jeudi 27 novembre 2025

Bruxelles opte pour une crèche de Noël en tissus et sans visage: "Un mélange inclusif pour que tout le monde s'y retrouve"



La crèche traditionnelle de Noël a été remplacée par des poupées sans visages censées représenter le «mélange de toutes les couleurs de peau». Un choix qui ne fait pas l’unanimité.

Exit les santons traditionnels. Cette année, pour la  crèche  de la Grand-Place, la ville de  Bruxelles  a choisi d’installer des poupées de chiffons... sans visages. Marie et Joseph sont bien là. Même l’enfant Jésus et  les rois mages  ont pris un peu d’avance. Mais à la place des faces souriantes tournées vers la mangeoire, une surface plane faite d’assemblages de tissus gris, rouge, beige, noir et brun. Un choix de la créatrice Victoria-Maria, rapporte  La Libre . Le journal belge cite même un membre de l’organisation, qui explique que cet assemblage de couleurs hétérogènes traduit «un mélange inclusif de toutes les couleurs de peau, pour que tout le monde s’y retrouve».

Sauf que ce choix ne fait pas l’unanimité, loin s’en faut : plusieurs internautes ont manifesté leur désapprobation sur les réseaux sociaux. «On touche le fond... et on continue de creuser», a tweeté le footballeur du LOSC et international belge Thomas Meunier. 

«Admirez la crèche "inclusive" de Bruxelles, capitale de l’Europe» , s’est désolée une internaute. D’autres soulignent que cette représentation rappelle la charia, la loi islamique, qui interdit de représenter les visages humains. «Pour l’instant, Joseph n’a qu’une femme. La burka sera pour l’an prochain» , ironise un autre internaute. «Noël charia compatible sur la Grand-Place à Bruxelles» , a tweeté Florence Bergeaud-Blackler, docteur en anthropologie et présidente du Cerif (Centre européen de recherche et d’information sur le frérisme).


Du marché de Noël aux «Plaisirs d’hiver»

La Ville de Bruxelles aurait décidé de se séparer de son ancienne crèche car celle-ci serait devenue trop vétuste et difficile à transporter, rapporte la presse belge. La Libre assure également que les autorités de la cathédrale Saints-Michel-et-Gudule, la cathédrale de Bruxelles, ont été associées à la démarche et ont validé le projet. Cette nouvelle version de la Nativité du Christ, réalisée avec l’Atelier By Souveraine, de Forest, devrait être en place a minima pour les cinq prochaines années. Dans cette nouvelle crèche inclusive intitulée «Étoffes de la Nativité», les personnages sont même vêtus de tissus fin de stock et de matières recyclées ! Le tout, présenté sur le «Plaisirs d’hiver» : c’est ainsi que les autorités ont rebaptisé le marché de Noël de la ville. L’artiste prévoit de réaliser une conférence de presse ce vendredi pour expliquer sa démarche, rapporte La Libre .

Des polémiques impliquant des figures sans visage ont déjà éclaté par le passé. En janvier 2022, un  documentaire «Zone interdite»  sur le séparatisme lié à l’islam radical,  notamment à Roubaix  (Nord) diffusé sur M6 avait fait grand bruit : il montrait des boutiques où des poupées sans visage étaient vendues. «Seul Allah créé», expliquait une vendeuse. À Lyon cet été, l’inauguration d’une fresque dans les parties communes de la tour d’une cité de Villeurbanne avait fait polémique. On y voyait une  fillette voilée et un personnage sans visage.

Trump n'invitera pas l'Afrique du Sud au prochain G20 (dont elle est membre) à Miami, pour persécution des fermiers blancs

« L’Afrique du Sud a montré au monde qu’elle n’était pas un pays digne d’être membre de quoi que ce soit », a écrit le président américain sur son réseau Truth Social ce mercredi.

Donald Trump a annoncé mercredi que l’Afrique du Sud ne serait pas invitée au sommet du G20 prévu l’an prochain à Miami, franchissant un nouveau palier dans son offensive diplomatique contre le pays. Une décision que Pretoria conteste vigoureusement.

« L’Afrique du Sud a montré au monde qu’elle n’était pas un pays digne d’être membre de quoi que ce soit », a réaffirmé le président américain sur Truth Social, reprenant ses accusations d’une prétendue persécution meurtrière des fermiers sud-africains blancs.

Donald Trump avait boudé le sommet du G20 qui vient de se tenir à Johannesburg, un rassemblement qui s’est déroulé sans aucune participation officielle américaine. Dans un premier temps, le président sud-africain Cyril Ramaphosa avait refusé de transmettre formellement la présidence du G20 au prochain pays hôte — les États-Unis — comme le veut la tradition.

 

Bandeau de la chaîne d'info sud-africaine eNCA : « Ramaphosa se mobilise contre la crise de nerfs de Trump »

 « L’Afrique du Sud est un pays souverain »

Pretoria a réagi en rappelant qu’elle est membre du G20 et que sa participation ne peut être remise en cause que par l’ensemble des membres. « L’Afrique du Sud est un pays souverain, constitutionnel et démocratique et n’apprécie pas les insultes venant d’un autre pays concernant son statut de membre et sa capacité à prendre part à des tribunes mondiales », a déclaré la présidence sud-africaine, qui affirme avoir l’intention de participer à toutes les réunions du G20.

L’Afrique du Sud a finalement transmis mardi la présidence du G20 aux États-Unis, lors d’une cérémonie discrète organisée au ministère des Affaires étrangères, rapporte l’AFP. « Il est regrettable qu’en dépit des efforts du président Ramaphosa et son gouvernement, et de leurs nombreuses tentatives de faire repartir les relations avec les États-Unis, le président Trump continue d’appliquer des mesures punitives contre l’Afrique du Sud, basées sur de la désinformation et des déformations », a déploré la présidence sud-africaine.

Le prochain sommet du G20 doit se tenir en décembre 2026

Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump prend régulièrement pour cible le gouvernement sud-africain, notamment en évoquant un prétendu « génocide » des Afrikaners, descendants des premiers colons européens.

En mai, à la Maison-Blanche, il avait tendu une véritable embuscade à Cyril Ramaphosa en lui montrant une vidéo truffée d’erreurs, censée étayer ses accusations et que l’Afrique du Sud rejette catégoriquement.

Le sommet du G20, qui rassemble les 20 premières économies mondiales, doit se tenir en décembre 2026 dans un complexe de golf appartenant à la famille du président américain, le « Trump National Doral Miami », en Floride, dans le sud des États-Unis.

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Afrique du Sud — Les coûts exorbitants des politiques dites d'émancipation économique des Noirs

 

Échange tendu entre le président sud-africain et donal Trump devant la presse internationale 

Menaces contre l'IFOP et son commanditaire pour l'étude sur les musulmans de France

« Avec cette étude sur les musulmans de France, nous sommes attaqués, car nous avons touché à un sujet tabou dans l’intelligentsia de gauche », analyse François Kraus de l’IFOP Opinion dans « Le Club Le Figaro Idées ».


Une étude de l’IFOP publiée le 18 novembre 2025, examinant les pratiques religieuses et les attitudes des musulmans en France, a révélé une augmentation significative des pratiques religieuses, avec 62 % des musulmans déclarant prier quotidiennement, contre 41 % en 1989, et 31 % des femmes musulmanes portant le voile. 

Ces résultats, interprétés comme indiquant un rigorisme croissant, notamment chez les jeunes, ont suscité des réactions virulentes de la part de l’extrême gauche. Pour François Kraus, directeur du pôle politique et actualités de l’IFOP, l’étude touche à un sujet tabou dans certains milieux intellectuels, notamment à l’extrême gauche, contrairement aux sondages sur d’autres religions qui passent inaperçus. 

Kraus a mentionné des menaces directes contre lui-même, le commanditaire de l’étude et même le directeur de l’IFOP, Frédéric Dabi. Ces menaces, incluant des plaintes déposées contre X, illustrent un climat d’intimidation qui entoure l’étude. La controverse s’est intensifiée avec des actions concrètes de la part de députés du parti extrémiste La France Insoumise (LFI), qui ont déposé des plaintes contre l’étude, la qualifiant de biaisée et potentiellement islamophobe

Des associations musulmanes, comme le conseil départemental du culte musulman de plusieurs régions, ont également contesté la méthodologie, arguant que l’enquête pourrait contribuer à produire de la peur. 

Les menaces contre les acteurs de l’étude soulignent un climat d’intimidation qui risque d’entraver les discussions nécessaires sur la place de l’islam en France, tout en révélant les fractures profondes de la société française autour de la laïcité, de l’intégration et de la sécurité.

Émission en entier :



On notera que François Kraus, qui semble un progressiste de bon ton, explique que le 7 % de musulmans en France exclut toutes les personnes âgées de moins de 15 ans.  Il se félicite de ce bas chiffre qui infirmerait la théorie du grand remplacement. Or, le nombre d’enfants nés de parents musulmans est proportionnellement plus important que ceux nés de parents d’autres religions et ce remplacement se fait en grande partie par les jeunes… Un tiers des naissances en France seraient extraeuropéennes. L’INSEE affirmait pour 2019-2020 : « Si le catholicisme reste la première religion (29 % de la population se déclare catholique), l’islam est déclaré par un nombre croissant de fidèles (10 %) et confirme sa place de deuxième religion de France. »

Voir aussi

France — 59 % des jeunes musulmans souhaitent l’application de la charia, selon un sondage 

>Enquête Kantar (2023) : Parmi les 18-30 ans en France, 12 % se déclarent musulmans

, contre 22 % chrétiens (dont 18 % catholiques) et une majorité sans religion.

Première action de grâce en Amérique du Nord, la Floride française

La première Action de grâce en Amérique du Nord aurait eu lieu en Floride française.

En effet, avant de tenter de coloniser (peupler) le Canada, la France, et plus particulièrement les huguenots qui y voyaient de futurs refuges, chercha à fonder des colonies en Amérique. Sous l’impulsion de l’amiral Gaspard de Coligny, figure de proue des huguenots, Jean Ribault et René de Goulaine de Laudonnière quittent Le Havre avec 150 hommes à bord de deux vaisseaux du roi le 18 février 1562 et abordent l’Amérique aux confins de la Floride et de la Géorgie actuelles après deux mois de navigation (1er mai). Ils baptisent le pays Caroline en l’honneur de Charles IX de France, établissent un contact pacifique avec les indigènes du « pays de Chicora » (les tribus Potanos, Saturiwas et Tacatacuru). Ils élèvent un fortin, Charlesfort, au sud de l’actuelle ville de Port Royal en Caroline du Sud. Laudonnière organise une seconde expédition en 1564. Il retrouve Charlesfort rasée à la suite du raid du capitaine espagnol de Roja. Laudonnière fait alors construire, 165 milles plus au sud, un ouvrage de plus grandes dimensions, baptisé « la Caroline » (22 juin 1564). Il renvoie en France deux navires sur quatre et décide de rester sur place.

Le 30 juin 1564, l’explorateur français René de Goulaine de Laudonnière a appelé à une fête pour célébrer l’établissement du fort Caroline, près de l’actuel Jacksonville. Laudonnière avait atteint la côte de la Floride le 22 juin, puis remontait la voie navigable que Jean Ribault, deux ans plus tôt, avait surnommée la rivière de Mai, connue aujourd’hui sous le nom de rivière St Johns. Les Indiens Timucua ont chaleureusement accueilli les huguenots français et ont aidé à préparer une fête en leur honneur. « [J]e commandai que l’on sonna une trompette, afin qu’étant assemblés nous rendissions grâces à Dieu, de notre arrivée favorable et heureuse. Là nous chantâmes des louanges au Seigneur, le suppliant vouloir par la sainte grâce, continuer son accoutumée bonté, envers nous ses pauvres serviteurs ».

René de Goulaine de Laudonnière (1510-1574)

D'autres attribuent la première Action de grâce en Amérique du Nord à Martin Frobisher qui, durant sa recherche du Passage du Nord-Ouest en 1578, s'est arrêté avec son équipage sur l'île de Baffin pour rendre grâce à Dieu d'être toujours en bonne santé.

Fac-similé de l’ouvrage paru en 1586 relatant cet événement :

Source : Laudonnière, René de Goulaine de, « L’histoire notable de la Floride située ès Indes Occidentales, contenant les trois voyages faits en icelle par certains capitaines & pilotes françois, descrits par le capitaine Laudonnière, qui y a commandé l’espace d’un an trois moys : à laquelle a esté adjousté un quatriesme voyage fait par le capitaine Gourgues. » [archive], sur gallica.bnf.fr, 1586 (consulté le 10 novembre 2020), p. 112 (45)

lundi 24 novembre 2025

La Chine compte trop de diplômés universitaires et souhaite orienter les jeunes vers les écoles professionnelles

Sur les rives de la rivière Fuchun (Fou-tch’ouen), dans la province orientale du Zhejiang (Tché-Kiang), les jeunes qui feront la force motrice de la Chine de demain sont déjà au travail. À l’Institut technique de Hangzhou (Hang-Tcheou), plus de 6 000 étudiants âgés de 14 à 20 ans apprennent à piloter des drones, à fabriquer des aimants en terres rares et à entretenir des véhicules électriques et des robots industriels. Chaque année, Shao Weijun, son directeur, demande à plus de 600 entreprises chinoises de prévoir leurs besoins en compétences diverses ; leurs réponses déterminent les cours que son institut choisit de dispenser. Il affirme que presque tous ses étudiants trouvent un bon emploi à la fin de leurs études.

La Chine est en train de mener une grande campagne de promotion en faveur de formations pratiques, plus nombreuses et de meilleure qualité. Environ 34 millions de jeunes étudient dans le système d’enseignement professionnel chinois. Il s’agit notamment d’adolescents inscrits dans des lycées professionnels, ainsi que d’étudiants dans des établissements d’enseignement supérieur qui fonctionnent en parallèle des universités. Cependant, comme dans de nombreux autres pays, les cours de formation technique en Chine souffrent de leur image de refuge pour les étudiants peu sérieux. Les élèves et les parents considèrent souvent les établissements professionnels comme sous-financés et mal gérés. Dans de nombreux cas, cette opinion n’est pas infondée selon The Economist.

Le Parti communiste a de bonnes raisons de vouloir remédier à cette situation. L’une d’elles est la crainte croissante que le secteur universitaire chinois ne se soit développé trop rapidement et de manière excessive (voir graphique). De nombreux jeunes diplômés brillants ont du mal à trouver un emploi, et environ 17 % des Chinois âgés de 16 à 24 ans (à l’exclusion des étudiants actuels) étaient au chômage en octobre. Parmi eux, on trouve de nombreux jeunes possédant des qualifications impressionnantes.

Les diplômés ne parviennent pas à trouver un emploi, alors même que de nombreux chefs d’entreprise se plaignent de la difficulté à recruter du personnel possédant les compétences dont ils ont besoin. Le parti reconnaît que la Chine aura besoin de scientifiques et d’ingénieurs brillants si elle veut dominer les technologies du futur. Mais il reconnaît également qu’elle aura besoin d’une importante armée de techniciens pour faire fonctionner tous ses robots, centres de données et autres équipements de pointe. Il est essentiel de former en permanence ces techniciens si la Chine veut atteindre les objectifs ambitieux de son prochain plan économique quinquennal.

En 2022, le gouvernement chinois a révisé sa loi sur l’enseignement professionnel, qualifiant les compétences techniques d’« aussi importantes » que les diplômes universitaires. En décembre 2024, le ministère de l’Éducation a annoncé la création de 40 nouvelles formations professionnelles pour les apprentis de différents niveaux, dont beaucoup concernent des secteurs de pointe tels que l’IA et la biomédecine. Et en juin de cette année, le gouvernement a lancé une campagne visant à améliorer les compétences de 30 millions de travailleurs supplémentaires d’ici 2027, en particulier ceux « dont le développement industriel a un besoin urgent » dans des domaines tels que la technologie des grands fonds marins et l’« économie de basse altitude » (drones, taxis volants, etc.)

Cette dernière campagne comprendra notamment des efforts visant à renvoyer certains diplômés universitaires à l’université, dans l’espoir qu’ils en ressortent avec des compétences plus recherchées sur le marché du travail. Les gouvernements provinciaux du Zhejiang (Tché-kiang), du Shandong (Chan-tong), de l’Anhui (Ngan-houei) et d’autres provinces ont élaboré des plans pour aider la Chine à atteindre son objectif pour 2027 ; ceux-ci comprennent des programmes de reconversion professionnelle pour les personnes déjà titulaires d’un diplôme. Les étudiants des établissements professionnels cherchent depuis longtemps à obtenir des places dans des établissements universitaires, il est donc remarquable que le mouvement commence maintenant à s’inverser. Bien que le parcours professionnel vers l’université, zhuanshengben (专升本), soit depuis longtemps populaire comme voie potentielle pour les étudiants des établissements professionnels qui souhaitent s’inscrire à un programme de licence universitaire, certains nouveaux programmes permettent aux diplômés universitaires de suivre une formation technique dans le cadre d’une tendance inverse appelée benshengzhuan. Une enquête menée l’année dernière par Zhaopin, une agence de recrutement, a révélé que 52 % des diplômés universitaires pensent qu’une formation technique supplémentaire augmenterait leurs chances de trouver un emploi.

Le gouvernement a également entrepris une grande campagne de propagande pour convaincre davantage de personnes que des formations techniques pourraient leur permettre de faire fortune. « Il fut un temps où l’idée selon laquelle les cols blancs étaient supérieurs aux cols bleus était profondément ancrée », a noté en juillet le Quotidien du Peuple, organe officiel du Parti communiste chinois. « Mais aujourd’hui, avec la généralisation de l’enseignement supérieur, la forte corrélation entre les diplômes universitaires et un bon emploi est en train de disparaître. » En août, le Quotidien de la jeunesse chinoise, un journal gouvernemental, a cité un chercheur du ministère de l’Éducation qui appelait à repenser les valeurs qui ont conduit à « une offre excédentaire de diplômes et une pénurie de compétences ».

Comme pour beaucoup d’autres pays, l’un des objectifs à long terme de la Chine est de réduire les barrières qui séparent nettement les filières universitaires et techniques. Cela permettrait aux étudiants de passer plus facilement d’une filière à l’autre, ou même d’acquérir des qualifications combinant des éléments des deux. Les responsables chinois encouragent de plus en plus la création de licences orientées vers la pratique dans les universités de niveau inférieur, explique Gerard Postiglione, professeur émérite d’éducation à l’université de Hong Kong. Et de plus en plus d’établissements autrefois purement professionnels sont désormais autorisés à proposer certaines licences.

Rendre ses parents fiers

Les mentalités changent-elles sur le terrain ? Cela dépend à qui vous posez la question. Shen Kecheng est étudiant en première année d’automatisation électrique à l’université polytechnique de Pékin. Son cursus est professionnel et comprend beaucoup d’apprentissages pratiques, ce qui lui plaît ; il estime que ses perspectives d’emploi dans le secteur aéronautique sont bonnes. Néanmoins, il prévoit de poursuivre ses études jusqu’à obtenir une licence. Après tout, les entreprises continuent de donner la priorité aux diplômés universitaires lors du recrutement, dit-il. 

He Li, 22 ans, étudiant à l’Institut technique et professionnel ferroviaire de Xi’an (Si-ngan-fou), semble plus sûr de son choix. Il raconte que lorsque sa cousine a été admise dans un programme de maîtrise dans une bonne université de la province du Sichuan (Seu-tch’ouan), sa famille a organisé une fête. Mais après avoir obtenu son diplôme, elle a fini par trouver un emploi temporaire dans une école primaire, explique-t-il, ce qui n’était pas du tout la récompense qu’elle avait imaginée. Son université est beaucoup moins prestigieuse, mais elle entretient des relations étroites avec des employeurs dans tout le pays. Un bon emploi dans la maintenance des réseaux de métro s’annonce. « Il est impossible que tout le monde occupe un poste de direction ou travaille dans un bureau, dit-il. Il s’agit de s’adapter à l’époque.

Source : The Economist

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Le 25 novembre et le 6 décembre, hier et aujourd'hui

Catherinette dans un bureau municipal d'Alsace en 2010
On appelait naguère « catheri­nettes » les jeunes femmes de vingt-cinq ans encore céliba­taires lors de la Sainte-Catherine (25 novembre). Une fête était souvent organisée au cours de laquelle les jeunes filles portant une coiffe faisaient des vœux pour un prompt mariage.

Autrefois, les statues de sainte Catherine placées dans les églises étaient ornées d'une coiffe qui était renouvelée chaque année. Cette opération était le privi­lège des jeunes femmes âgées de plus de 25 ans encore céliba­taires. Ainsi, l'expression « elle va coiffer sainte Catherine » signifiait que la jeune femme en question n'avait toujours pas trouvé de mari. Cette dernière pouvait alors implorer la sainte avec la prière suivante : « Sainte Catherine, aide-moi. Ne me laisse pas mourir célibataire. Un mari, sainte Catherine, un bon, sainte Catherine ; mais plutôt un que pas du tout ». Les jeunes hommes célibataires avaient la Saint-Nicolas, le 6 décembre. Les célibataires qui fêtaient leur trentième anniversaire portaient la crosse de Saint Nicolas. Époque naïve et romantique où l'on valorisait le couple stable et le mariage...

Au Canada et au Québec, la Sainte-Catherine est aussi associée à la fameuse tire du même nom, une idée, selon la légende, de la célèbre Marguerite Bourgeoys. Ingénieuse, la première institutrice de Ville-Marie s'en serait servi pour attirer les Amérindiennes à l'école.

dimanche 23 novembre 2025

Sondage — Le climat n'est plus une priorité pour les Canadiens (ni les Québécois)

Le dernier sondage national d’Abacus a révélé que seuls 13 % des Canadiens citent « le changement climatique et l’environnement » parmi leurs trois principales préoccupations. Au Québec, ce chiffre atteint 18 %, mais en Saskatchewan et au Manitoba, il tombe à 6 %. Chez les conservateurs, il n’est que de 4 %. Même les partisans libéraux n’atteignent que 18 %. 


Le climat n’a pas totalement disparu du palmarès des préoccupations des sondés, mais il a été relégué loin des premières places.

En tête des préoccupations des Canadiens, figurent la hausse du coût de la vie (66 %), l’économie (39 %) et les soins de santé (35 %), le logement abordable (33 %) et l’immigration (25 %). L’opinion publique est fortement concentrée sur les pressions quotidiennes. 

On a observé la même tendance lors du sondage final d’Abacus pour les élections fédérales de 2025. Lorsqu’on a demandé aux électeurs potentiels quels étaient les deux facteurs les plus importants dans leur décision de vote, 45 % ont choisi « la réduction du coût de la vie », suivis par 30 % pour la gestion de Donald Trump et l’impact de ses décisions. Le changement climatique n’a été mentionné que par 5 % des personnes interrogées, se classant ainsi parmi les derniers de la liste.

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Histoire — le 23 novembre 1837, bataille de Saint-Denis


La bataille de Saint-Denis est un événement des rébellions de 1837-1838. Elle a lieu le 23 novembre 1837 à Saint-Denis (Saint-Denis-sur-Richelieu), un village situé sur la rive sud de la rivière Richelieu. Elle oppose un groupe composé de 200 miliciens patriotes et de 600 civils sans armes, dirigé par le docteur Wolfred Nelson, à un contingent de 300 soldats de l’armée britannique, dirigé par le lieutenant-colonel Charles Stephen Gore.

Au mois de novembre 1837, la crise amorcée par la réponse négative de la Grande-Bretagne aux revendications patriotes atteint un point culminant. Le 6 novembre 1837, une bagarre éclate dans les rues de Montréal entre les Fils de la liberté et le Doric Club. Dix jours plus tard, le gouvernement lance des mandats d’arrestation contre 26 chefs patriotes. Plusieurs d’entre eux choisissent alors de quitter Montréal pour se réfugier dans les campagnes. Louis-Joseph Papineau et Edmund Bailey O’Callaghan, après un arrêt à Varennes, se rendent à Saint-Denis.

Sir John Colborne, le commandant en chef des forces armées dans les deux Canadas, décide d’envoyer deux détachements de l’armée pour arrêter les chefs patriotes visés par les mandats d’arrestation. Croyant que la plupart des chefs se trouvent à Saint-Charles (Saint-Charles-sur-Richelieu), un premier détachement, mené par le commandant George A. Wetherall, prend la route du sud par Chambly. Un second, dirigé par Charles Stephen Gore, prend la route du nord en direction de Sorel (Sorel-Tracy).

Papineau et O’Callaghan, qui ont rejoint Nelson à Saint-Denis, organisent alors la résistance aux arrestations prévues dans ce village et celui de Saint-Charles. Ils mettent en place des camps et ils réquisitionnent des armes. Au matin du 23 novembre, alors que le détachement de Gore se trouve à proximité de Saint-Denis, Papineau et O’Callaghan quittent le village en direction de Saint-Hyacinthe.

Lorsque l’armée de Gore arrive à proximité de Saint-Denis, les soldats sont épuisés par une marche qui a duré toute la nuit, le froid et la pluie. De leur côté, les patriotes ont vu venir les troupes et plusieurs sont barricadés dans des bâtiments de pierre à l’entrée du village. La bataille tourne à l’avantage des patriotes, qui bénéficient de l’effet de surprise et d’un meilleur positionnement stratégique. Après environ six heures de combat, Gore sonne la retraite. Les pertes des patriotes s’élèvent à douze morts et sept blessés, tandis que les Britanniques comptent six morts, dix blessés et six disparus.

La bataille de Saint-Denis est la seule victoire des patriotes durant les rébellions de 1837-1838. Elle est suivie par leurs défaites lors des batailles de Saint-Charles (25 novembre) et de Saint-Eustache (14 décembre). Par la suite, plusieurs patriotes se réfugient aux États-Unis où ils s’organisent autour du docteur Robert Nelson.

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samedi 22 novembre 2025

Les immigrants très qualifiés et les francophones ont le plus tendance à quitter le Canada

Selon le nouveau rapport de l’Institut pour la citoyenneté canadienne (ICC) et du Conference Board of Canada, intitulé Des occasions manquées 2025 : Rétention difficile des immigrants très qualifiés et professions en forte demande, les immigrants continuent de quitter le Canada à des taux qui frôlent les records. En outre, le taux auquel les immigrants très instruits et très qualifiés quittent le Canada est le double de ceux moins instruits et moins qualifiés. 

Principales constatations
  • Un immigrant sur cinq quitte le Canada au cours des 25 années suivant son établissement. Les immigrants très instruits partent plus vite : les titulaires d’un doctorat ont presque deux fois plus tendance à partir que ceux titulaires d’un baccalauréat.
  • Les immigrants très qualifiés sont deux fois plus nombreux à partir au cours des cinq premières années que les travailleurs peu qualifiés.
  • Les professions à la croissance la plus rapide, dont les besoins en main-d’œuvre sont les plus élevés, connaissent les taux de rétention les plus faibles : les gestionnaires d’entreprises et de services financiers, les professionnels des technologies de l’information et des communications, les ingénieurs et les directeurs de services d’architecture affichent les taux de départ les plus élevés.

  • La croissance de la rémunération importe : les immigrants dont les gains croissent faiblement sont beaucoup plus enclins à partir, c’est ainsi que parmi les titulaires d’un doctorat, ceux dont le revenu est stagnant ont presque trois fois plus tendance à partir que ceux dont le revenu augmente au Canada.
  • C’est au Canada atlantique que la rétention est la plus difficile : les immigrants sont plus nombreux à quitter cette région que partout ailleurs au pays.
  • La majorité des immigrants partent de la première province du Canada où ils se sont établis, sans tenter d’aller vivre dans d’autres provinces.
  •  Les immigrants francophones sont plus susceptibles de quitter le pays.
Les immigrants francophones sont plus susceptibles de quitter le Canada (et le Québec)

Un autre rapport de l’ICC s’est penché sur trois groupes linguistiques d’immigrants qui effectuent une migration subséquente (qui quittent donc le Canada), catégorisés selon leur langue maternelle : les francophones, les anglophones et les allophones (ceux qui ne parlent ni français ni anglais). 

Bien que la plupart des immigrants qui quittent le Canada déclarent une langue maternelle autre que l’anglais ou le français, le nombre d’immigrants qui parlent le français comme langue maternelle est en augmentation.

En termes absolus, les allophones quittent le pays plus que les autres groupes linguistiques parce qu’ils constituent aussi, de manière disproportionnée, le plus grand groupe de nouveaux arrivants au Canada. Cependant, après pondération, on constate que le taux de migration subséquente des immigrants francophones est plus élevé que celui des anglophones et des allophones.

En outre, les francophones émigrés ont tendance à partir plus tôt que les anglophones et les allophones. (voir ci-dessous). 

Les taux de migration subséquente des immigrants francophones, anglophones et allophones atteignent un sommet deux ans après leur arrivée (taux moyen pondéré de migration subséquente des immigrants reçus pour les cohortes de 1982 à 2019, en pourcentage).

Les taux cumulés de migration subséquente montrent que le Canada perd un tiers de sa population immigrante francophone à long terme. Ce problème est particulièrement prononcé en Ontario, où le taux de migration subséquente des francophones est élevé par rapport à l’afflux d’immigrants francophones dans cette province (voir ci-dessous).  
 

Sans surprise, le Québec, qui est la province qui accueille le plus grand nombre d’immigrants francophones, compte aussi la plus importante part cumulative d’immigrants francophones quittant le pays. En Ontario, cependant, le taux cumulé de migration subséquente des francophones est élevé comparativement à la proportion plus faible d’immigrants francophones qui s’y établissent. Cela signifie que l’Ontario a du mal à retenir les immigrants francophones au même rythme que les immigrants s’y établissent. Dans les autres provinces et territoires, la migration subséquente des francophones est beaucoup moins importante, ce qui en fait un problème qui touche de manière disproportionnée le Québec et l’Ontario.

Pays d’origine des immigrants qui quittent le Canada après y avoir résidé
 

 

vendredi 21 novembre 2025

Beethoven sous la loupe de la génétique : santé fragile, ascendance européenne, et fin d’un mythe « mauresque » tenace

Ludwig van Beethoven reste l’un des compositeurs les plus étudiés de l’histoire. Mais depuis 2023, il l’est avec des certitudes nouvelles. Cette année-là, une équipe internationale publiait dans Current Biology le séquençage presque complet de son génome, reconstitué à partir de mèches de cheveux authentifiées.

Les résultats sont d’une clarté rare : ils éclairent les raisons probables de sa mort, apportent des précisions sur ses fragilités médicales et dissipent au passage des théories identitaires qui s’étaient récemment invitée dans le débat public.

Un génome enfin lisible

Huit mèches de cheveux attribuées au compositeur ont été analysées. Parmi elles, la “mèche Stumpff”, soigneusement conservée depuis 1827, a livré la plupart des données.

Grâce à une profondeur de séquençage exceptionnelle, les chercheurs sont parvenus à reconstruire la quasi-totalité du génome de Beethoven, un exploit pour un matériau aussi ancien.

La conclusion la plus simple est aussi la plus solide : Beethoven avait une ascendance entièrement nord-ouest européenne, conforme à ce que l’on sait de ses origines familiales en Flandres et en Allemagne. L’analyse ne détecte aucun apport génétique d’origine africaine ou maure.

Un autre élément intrigue les généalogistes : un “événement de non-paternité” survenu entre le XVIᵉ et le XVIIIᵉ siècle. Rien de surprenant pour une lignée ancienne, mais un rappel utile sur la fragilité des arbres généalogiques reconstitués.

Les causes probables de sa mort

Le séquençage apporte aussi un éclairage décisif sur la fin de Beethoven, un sujet longtemps controversé.

Le compositeur portait plusieurs variants associés aux maladies du foie, dont une mutation du gène PNPLA3, aujourd’hui bien connue pour favoriser la stéatose et la cirrhose.

Les lettres, les témoignages et les carnets de l’époque s’accordent : Beethoven buvait régulièrement, parfois beaucoup.

Les analyses de kératine des mèches les plus tardives montrent des fragments d’hépatite B, signe d’une infection récente ou réactivée.

La combinaison de ces trois facteurs compose un tableau médical cohérent : une cirrhose avancée, aggravée par une infection virale et un terrain génétique défavorable.

En d’autres termes, la science actuelle offre une explication bien plus solide que les hypothèses anciennes d’empoisonnement.

Une zone d’ombre persistante : la surdité

Les chercheurs espéraient peut-être trouver un variant rare expliquant sa surdité progressive.

Il n’en est rien : aucun gène connu responsable de perte auditive n’a été repéré. Les causes probables restent multifactorielle — otosclérose, infection, maladie auto-immune — sans certitude définitive.

Le mythe du “Beethoven noir” : un récit à la mode infondé

Depuis une dizaine d’années, une théorie, surtout relayée sur les réseaux sociaux, prétend que Beethoven aurait eu des ancêtres maures ou africains. Elle repose principalement sur quelques descriptions anciennes évoquant un teint “sombre” — descriptions ambiguës et peu fiables.

L’étude ADN de 2023 règle la question d’un point de vue strictement factuel : aucun marqueur génétique ne va dans ce sens.

L’épisode Bozar : l’insinuation par l’image

En 2020, le Centre des Beaux-Arts de Bruxelles (Bozar) proposait pour le 250ᵉ anniversaire du compositeur l’exposition Hotel Beethoven. Parmi les œuvres figuraient des pièces contemporaines, dont la vidéo Synapse de Terence V. Adkins.

Cette vidéo appartient à sa série Black Beethoven, et le texte d’accompagnement officiel (en anglais!) était tout sauf ambigu:

La vidéo “Synapse” d’Adkins a été développée dans le cadre de sa série “Black Beethoven”, qui explore le mythe de Ludwig von Beethoven étant noir, car il avait une ascendance maure. Dans l’œuvre, Adkins présente un portrait du compositeur emblématique qui se transforme lentement en celui d’un jeune homme noir avec des dreadlocks courts et inversement. La transformation répétée de l’image traduit la réticence d’Adkins à régler le débat sur la race de Beethoven. Il a expliqué : “J’espère générer un sentiment de recherche dans le public… Vous pourrez alors combler les lacunes et participer à l’histoire à votre manière”. 

Autrement dit, l’œuvre entretient délibérément l’idée d’un “débat” sur l’identité raciale de Beethoven, débat qui n’a jamais reposé sur des preuves historiques — et dont l’ADN confirme aujourd’hui l’inanité.

Bozar n’affirme pas frontalement que Beethoven était d’ascendance africaine, mais en intégrant cette œuvre et son commentaire, l’institution laisse clairement entendre que la question pourrait rester ouverte, du moins sur le plan symbolique.

Le séquençage de 2023 accomplit deux choses à la fois simples et essentielles :

  • Il documente précisément les maladies, les risques génétiques et la fin de Beethoven, replacés désormais dans un cadre médical cohérent.
  • Il met un terme scientifique aux spéculations sur une ascendance africaine, révélations qui n’avaient aucun soutien historique ou génétique.

Il subsiste des mystères — la surdité notamment — mais la génétique a rendu un Beethoven plus humain, plus concret.

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