jeudi 6 novembre 2025

Cette « réconciliation » avec les Premières Nations est un désastre pour le Canada

Des milliards de dollars versés au titre des accords de règlement. Des prières pour reconnaître les droits fonciers amérindiens avant chaque événement gouvernemental. Un accès exclusif à des parcs autrefois publics. Bientôt, peut-être, la cession de propriétés privées ordonnée par les tribunaux. Telle a été la recette du gouvernement fédéral pour la réconciliation avec les peuples autochtones au cours des dix dernières années. Recette désastreuse. 

Selon Le National Post, le Canada doit expier le traitement qu’il a réservé à ses citoyens autochtones au cours de l’histoire. Mais cela ne devrait pas impliquer de se plier aux exigences extrêmes de la gauche « Retour des Terres », solution à cette réconciliation jusqu’à présent.

Depuis des années, le discours sur la restitution des « terres volées » est populaire sur les ondes de la CBC (le diffuseur public anglophone), entre autres médias progressistes. Mais ce n’est qu’en 2025, avec la décision de la Cour suprême de la Colombie-Britannique concernant les tribus Cowichan, qui a jugé que la propriété foncière pleine et entière (entre blancs) ne remplace pas le titre aborigène, que la réalité de la restitution des « terres volées » s’est imposée.

Concrètement, cela se traduit ainsi : les propriétaires fonciers en Colombie-Britannique se voient dire par leur maire que la revendication autochtone sur leurs terres « pourrait compromettre le statut et la validité de (leur) propriété » ; les entreprises affirment se voir refuser des prêts pour des projets dans la zone concernée ; les agents immobiliers font état d’une incertitude en matière d’hypothèques.

Leurs terres ne seront pas saisies demain, et les défenseurs de la décision Cowichan Tribes vous rappelleront que les demandeurs autochtones ne l’ont pas demandé. Mais les plaignants autochtones ont demandé comme réparation des terres appartenant au gouvernement, et le tribunal a ordonné leur remise. À moins qu’un appel ne parvienne à renverser la nouvelle interprétation du tribunal sur le fonctionnement du droit immobilier, ces propriétaires fonciers n’auront pas beaucoup de moyens de défense.

Des centaines de personnes assistent à la séance d’information sur la décision Cowichan à l’hôtel Sheraton Vancouver Airport à Richmond, en Colombie-Britannique, le 28 octobre 2025. 

La saisie de terres est un risque réel : au Nouveau-Brunswick, où toute la province fait l’objet de revendications des Premières Nations, un juge a suggéré que les tribunaux pourraient ordonner à la Couronne de saisir des propriétés privées au nom d’un groupe autochtone et d’indemniser les propriétaires fonciers en retour. Les Québécois devraient également s’inquiéter, car les Algonquins viennent de déposer une revendication de titre sur de vastes étendues de la province.

Pour Adam Pankratz dans le National Post, la décision Cowichan provoque déjà une panique autour des droits de propriété en Colombie-Britannique.

mercredi 5 novembre 2025

« La France est-elle encore chrétienne ? »

Débat exclusif entre Éric Zemmour et Jérôme Fourquet dans le Figaro Magazine.  Autrefois qualifiée de « fille aînée de l’Église », la France est un des pays les plus déchristianisés d’Occident. Mais est-ce irrémédiable ?   La citrouille d’Halloween va-t-elle définitivement l’emporter sur le chrysanthème de la Toussaint ? « La messe n’est pas dite », répond Éric Zemmour dans son nouvel essai. Le président de Reconquête en appelle à un sursaut spirituel, seul moyen selon lui de préserver l’identité de la France face à un islam conquérant.  Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion de l’IFOP et analyste lumineux de la société française, observe pour sa part des signes d’un regain d’attrait pour le catholicisme, mais doute qu’une rechristianisation du pays soit pour autant possible. Ils ont accepté de confronter leurs points de vue pour Le Figaro Magazine.

Question. — Comment qualifieriez-vous la situation du christianisme en France ?

Éric Zemmour. — Je commencerai par rappeler une réalité historique : c’est le christianisme qui a fait la France. Le général de Gaulle disait : « L’histoire de mon pays a commencé avec la conversion de Clovis au catholicisme. » Au cours de mille ans d’histoire, l’Église a fait les rois, les rois ont fait la nation et la nation a fait la République. Mais, dès le milieu du XVIIIe siècle, avant même la Révolution française donc, un phénomène de déchristianisation colossal s’est amorcé avec les Lumières. Je cite dans mon livre cette phrase magnifique de Chateaubriand : « Voltaire eut l’art funeste, chez un peuple capricieux et aimable, de rendre l’incrédulité à la mode… » Il y a eu des vagues de rechristianisation très puissantes, en général d’ailleurs après nos catastrophes militaires, en 1815, 1870 ou 1940, mais qui n’ont pas arrêté la déchristianisation du pays. Dans une période plus récente, je pense que Vatican II a accéléré ce mouvement. La chanson de Brassens : « Sans le latin la messe nous emmerde » résume, sur un registre évidemment rigolard, le sentiment général. De façon un petit peu plus savante et malheureusement moins talentueuse, je dirai que l’Église a protestantisé le catholicisme. Là où le christianisme avait eu le génie depuis 2000 ans de fonder la liturgie sur l’émotion, la hiérarchie catholique a fait sienne la philosophie du protestantisme qui est de faire appel à la raison. Et je pense que ce fut une erreur historique.

Jérôme Fourquet. — Je partage le constat d’Éric Zemmour sur la déchristianisation de la France. En ce qui concerne Vatican II, je ferais volontiers un parallèle avec ce qu’avait tenté Gorbatchev en Union soviétique. Voyant que les lézardes dans le barrage étaient de plus en plus importantes, la hiérarchie catholique comme les dirigeants soviétiques ont essayé de relâcher la pression en desserrant le carcan. Et ce faisant, on n’a fait qu’accélérer un mouvement qui était déjà entamé et qui a finalement tout emporté. L’historien Guillaume Cuchet raconte comment les éléments de piété populaire, faire maigre le vendredi par exemple, ont été abandonnés, parce qu’on préférait que les églises soient moins remplies, mais avec des gens ayant vraiment la foi. Tout cela n’a fait qu’accélérer la déchristianisation. Aujourd’hui, 5 % de la population française va encore à la messe le dimanche. C’était 35 % avant Vatican II. 30 % des enfants sont baptisés à la naissance, contre 70 % au début des années 1980. Les constantes vitales du catholicisme en France sont donc très dégradées. Mais de surcroît, le soubassement culturel et anthropologique judéo-chrétien s’est lui-même disloqué. La citrouille d’Halloween n’a pas encore complètement remplacé le chrysanthème, mais on s’en approche. Dans nos enquêtes récentes, plus personne ou presque ne connaît les fondements de la doctrine chrétienne comme l’Assomption ou la Pentecôte. Le substrat chrétien est en voie d’effacement en ce qui concerne par exemple le rapport au corps, l’institution du mariage, la hiérarchie homme-animal ou les rites funéraires, etc. En 1980, 1 % des obsèques donnaient lieu à une crémation en France. On est à 45 % aujourd’hui. Un autre signe de la déchristianisation est l’évolution des prénoms : en 1900, 20 % de petites filles s’appelaient Marie, c’est 0,2 % aujourd’hui. Le catholicisme, comme les autres religions est non seulement une foi, mais également une identité culturelle, qui est en voie de disparition.

Disparition du prénom Marie en France

Les Américains pensent de plus en plus que le sexe et le genre sont déterminés à la naissance

Les données de 2025 suggèrent que la tendance américaine à croire que les hommes sont des mâles et les femmes des femelles se poursuit.


En 2017, près de la moitié des adultes américains pensaient qu'une personne pouvait être un homme ou une femme indépendamment de son sexe biologique à la naissance.

Sources : Pew, AP Norc


L’Université de Chicago, victime de sa course au prestige


Des ambitions dignes des Ivy League, une facture astronomique


Célèbre pour avoir formé Milton Friedman et plus d’une trentaine de lauréats du Nobel, l’Université de Chicago traverse une grave crise financière. Après quatorze années de déficits budgétaires consécutifs, l’établissement est contraint de réduire la voilure : gel des embauches, suspension de près de vingt programmes de doctorat, et coupes de 100 millions de dollars annoncées cet été.

Cette institution du Midwest, longtemps considérée comme un bastion de rigueur intellectuelle, a voulu rivaliser avec les prestigieuses universités de la côte Est. Sous la présidence du mathématicien Robert Zimmer (2006–2021), l’université s’est lancée dans une série d’investissements colossaux : laboratoires ultramodernes, nouvelles résidences, centre d’arts occupant tout un pâté de maisons, et même un campus flambant neuf à Hong Kong. Objectif : attirer davantage d’étudiants et hausser son profil international.

La dette d’un rêve

Ces projets ont dopé l’attractivité de l’université : le nombre d’étudiants de premier cycle a doublé en vingt ans et le taux d’admission est tombé à moins de 5 %. Mais le rêve a un prix : la dette totale atteint aujourd’hui 4,5 milliards de dollars, un niveau comparable à celui de Princeton ou Yale, bien que Chicago dispose de deux fois moins d’actifs.

Pour financer cette expansion, l’université a souvent recouru à des emprunts à taux élevés, voire à des prêts destinés à couvrir ses frais de fonctionnement — une pratique rare dans l’enseignement supérieur. En parallèle, les frais de scolarité ont explosé : plus de 71 000 dollars par an, soit deux fois plus qu’au début des années 2000.

Malgré une campagne de levée de fonds record (plus de 5 milliards de dollars) et un milliard supplémentaire collecté en 2025, le déséquilibre demeure. Les agences de notation, de Moody’s à Fitch, signalent un secteur universitaire « sous tension » et jugent la situation de l’université « stable mais fragile ».

L’ombre d’un modèle à bout de souffle

Les causes du malaise dépassent le cas de Chicago. Dans tout le pays, les universités prestigieuses sont piégées par une spirale d’endettement née des taux d’intérêt historiquement bas des années 2010. La concurrence pour attirer étudiants et mécènes a déclenché une frénésie de construction et de communication coûteuse, sans garantie de rentabilité.

À Chicago, les rendements du fonds de dotation sont inférieurs à ceux des Ivy League, tandis qu’une grande partie de l’argent reste bloquée dans des placements privés peu liquides. La hausse du coût du travail et la stagnation des subventions fédérales n’ont fait qu’aggraver la situation.

Tensions sur le campus

Sur le terrain, la grogne monte. Des tracts circulent sur le campus : « UChicago : vous dépensez nos frais de scolarité pour réparer vos erreurs », dénoncent des étudiants. Des enseignants fustigent des décisions prises sans concertation, notamment la suspension d’admissions en doctorat.

Les humanités sont les plus touchées. « Nous devons décider quel type d’université nous voulons être », résume la professeure de lettres classiques Carolina López-Ruiz, qui craint une réduction durable des ambitions de recherche au profit de l’enseignement de masse.

Quand l’élitisme se heurte à la réalité financière

L’Université de Chicago n’est pas seule à faire face à ce mur budgétaire : New York University ou l’Université de Californie du Sud affichent elles aussi des déficits croissants. Mais dans le cas de Chicago, symbole de l’excellence académique américaine, le contraste est saisissant : des dépenses d’apparat, une dette colossale et un avenir incertain.

Derrière la façade d’un campus rénové à coups de milliards se profile une question que tout l’enseignement supérieur américain devra affronter : jusqu’où peut-on acheter du prestige avant que la facture ne devienne insoutenable ?

mardi 4 novembre 2025

Timbre « Le Soldat Singh », faire la morale en se cachant derrière l’histoire « méconnue »

Pour commémorer le 11 novembre, Postes Canada vient d’émettre un timbre à l’effigie d’un « Soldat Singh », présenté comme un hommage aux soldats sikhs ayant servi dans l’armée canadienne durant la Première Guerre mondiale. L’image empreinte de pathos montre un soldat barbu et enturbanné qui se penche pensivement devant une tombe militaire.

Une présence infime, un symbole amplifié

En 1914, la communauté sikhe au Canada comptait à peine 1 500 personnes, concentrées surtout en Colombie-Britannique — moins de 0,02 % de la population canadienne.

La législation leur interdisait de voter, d’amener leur famille d’Inde ou d’acquérir librement des terres.

Parmi les Pendjabis installés au Canada, seuls dix ont servi dans le Corps expéditionnaire canadien pendant la Grande Guerre. Selon une étude de l’Association for the History of Saskatchewan’s Newcomers to Canada, un était musulman, un autre probablement hindou et huit portaient le patronyme sikh Singh (c’est-à-dire Lion). 

Un seul, Buckam (ou Bukkam ou encore Buk Am) Singh, aurait une tombe militaire au pays. Il est mort de la tuberculose en 1919 après son retour au Canada. Il avait été blessé à deux reprises pendant la guerre. On ne lui connaît aucun fait de guerre particulier.

Nous n’avons aucune photo de lui (nous ne savons pas s’il portait un turban ou une barbe). Il mesurait 1,70 m. Ses papiers d’attestation indiquent que son teint était « basané » et, bien qu’il fût sikh, il était enregistré comme appartenant à l’Église d’Angleterre (il n’y avait pas de catégorie « sikh » sur le formulaire). Ayant été intégré dans les unités traditionnelles (« blanches »), il est peu probable qu’il portât un turban.

Une tradition martiale, pas un patriotisme canadien naissant

La tradition martiale sikhe remonte au XVIIᵉ siècle, quand le dixième Gourou, Gobind Singh, fonda la Khalsa, une fraternité de « saints-soldats » chargée de défendre la communauté sikhe contre les persécutions des mogholes musulmans.

Cette culture du courage et de la discipline s’est transmise au sein de l’armée britannique après l’annexion du Pendjab en 1849.

Les Britanniques classèrent les sikhs parmi les « races martiales » de l’Empire — réputées naturellement aptes au combat.

En échange de leur loyauté, ils leur offrirent terres, pensions et respect. Les sikhs s’alliaient ainsi à un empire qui leur permettait de sortir du lot et les protégeaient contre les musulmans et les hindous.

Des dizaines de milliers de sikhs servirent alors dans les armées impériales britanniques, de l’Afrique à la France.

C’est donc d’abord à l’Empire britannique que les quelques sikhs du Canada se sentaient traditionnellement liés, non à une nation canadienne.

Leur service s’inscrivait dans une continuité traditionnelle impériale et non un acte de patriotisme canadien au sens moderne.

Un anachronisme instrumentalisé

Le soldat du timbre, turban et barbe impeccables, est une figure contemporaine. Sur son épaule, on voit « Queen’s ranger » un régiment formé en 1921, soit deux ans après la mort de Buckam Singh. Il s’agit donc d’un anachronisme. Il s’agit d’ancrer le timbre dans la modernité et sa démographie transformée par des grandes vagues successives d’immigration du Pendjab.

En 1915, les rares soldats sikhs (8 ou 9) enrôlés au Canada portaient l’uniforme britannique standard et se rasaient probablement conformément aux règlements militaires en vigueur dans leurs unités à l'époque. Il en allait, bien sûr, différemment pour les unités homogènes sikhes incorporées aux Indes.

L’image proposée est donc une relecture identitaire du passé : elle transpose la visibilité religieuse d’aujourd’hui dans un contexte militaire canadien qui à l'époque ne la reconnaissait probablement pas.

Il s’agit de symbolisme anachronique et non de reconstitution historique.

La mémoire au service de la morale multiculturelle


Pourquoi célébrer une poignée de soldats plutôt que les centaines de milliers d’autres ?

Dans ce contexte, le timbre Soldat Singh ne se veut pas un simple hommage, il cherche à rééduquer et à culpabiliser les Canadiens ignorants, à légitimer la place des immigrants du sous-continent indien en laissant entendre qu’ils se sont sacrifiés pendant la Première Guerre mondiale pour le Canada.

Il ne s’agit pas vraiment de dire « merci », mais de demander « pardon ».

Produire un timbre qui évoque les soldats des minorités raciales engagés dans la Première Guerre mondiale peut se comprendre, mais consacrer le timbre du 11 novembre à une dizaine de soldats sur 600 000 est vraiment disproportionné.

Il est révélateur d’une tendance : celle de transformer le passé en miroir des luttes politiques présentes.

En 1915, la présence sikhe au Canada était infime, et leur engagement relevait de leur fidélité à l’Empire britannique plus que d’un patriotisme canadien.

Le rappeler ne diminue pas leur courage ; cela replace simplement leur participation à sa juste échelle.


La faille atlantique

Dans son nouvel essai, les Deux Occidents, Mathieu Bock-Côté brosse un tableau du gouffre qui s’est créé entre une Amérique trumpiste en pleine révolution conservatrice et une Europe devenue citadelle du progressisme diversitaire. De l’issue de ce choc frontal dépend l’avenir de notre civilisation. Texte de Laurent Dandrieu.  

Le 14 février 2025, à Munich, devant une cohorte de hauts dignitaires européens réunis pour la 61e édition de la Conférence pour la sécurité, le vice-président américain J. D. Vance a tenu un discours qui a fait l’effet, dans cette enceinte policée, d’une véritable déflagration. « La menace qui m ’inquiète le plus vis-à-vis de l’Europe n’est pas la Russie, ce n’est pas la Chine, ce n’est aucun autre acteur extérieur. Et ce qui m’inquiète, c’est la menace de l’intérieur : le recul de l’Europe sur certaines de ses valeurs les plus fondamentales, des valeurs partagées avec les États-Unis. » Et de brosser un tableau désolant, mais criant de vérité, d’une Europe où l’on peut annuler une élection présidentielle sur simples soupçons d’“ingérence étrangère”, où sous prétexte de traques des “propos haineux”, la liberté d’expression est chaque jour en recul, où une immigration incontrôlée menace la prospérité, l’identité, la sécurité et la survie même de la civilisation européenne, sous l’œil indifférent, voire complaisant, des autorités. La veille de ce discours, un attentat à la voiture-bélier, perpétré à Munich même par un Afghan débouté du droit d’asile, mais toujours présent sur le territoire allemand, attentat ayant fait deux morts et de nombreux blessés, avait confirmé par avance la justesse du diagnostic de JD Vance. Pour autant, au lieu d’être reçu comme une invitation légitime à l’introspection, le discours fut perçu comme une agression, le titre du Monde résumant le sentiment dominant : “J.D. Vance déclare une guerre idéologique à l’Europe.”

C’est ce divorce occidental, entre une Amérique trumpienne qui mène une révolution conservatrice contre le wokisme et tous les délires progressistes qui étaient, jusqu’à l’accession de l’extravagant milliardaire au pouvoir, devenus une forme de pensée unique aux États-Unis jusqu’au sein même du Parti républicain, et une Europe qui tend à se vivre de plus en plus, malgré des résistances croissantes, comme le refuge et le sanctuaire de ces valeurs progressistes, que raconte Mathieu Bock-Côté dans son nouvel essai : “J’entends ici raconter le choc entre la rébellion et l’empire qui contre-attaque.” L’essayiste, devenu l’intellectuel organique de CNews où la profondeur de ses analyses emmène l’info en continu bien au-delà d’un simple ressassement factuel, est bien placé, non seulement pour rendre compte de la vie intellectuelle nord-américaine qu’il suit avec une acuité passionnée, mais aussi de la façon dont l’Europe, et plus particulièrement la France, tend à enfermer la vie de l’esprit dans des limites juridiquement de plus en plus contraignantes — dont les démêlés réguliers de la chaîne de Vincent Bolloré avec l’Arcom ne sont malheureusement qu’un exemple parmi beaucoup d’autres. De ce point de vue, les interventions médiatiques et les essais de Mathieu Bock-Côté sont beaucoup plus qu’un précieux éclairage : ils sont aussi un appel à la résistance contre ce camp de rééducation à ciel ouvert qu’est devenue l’Europe.

​Venant de beaucoup plus loin que le personnage délirant qui incarne sa “phase carnavalesque”, la révolution trumpienne n’est pas uniquement, nous dit Mathieu Bock-Côté, une réaction contre une gauche wokisée à laquelle Joe Biden servit de paravent, donnant les airs débonnaires d’un politicien à l’ancienne à un Parti démocrate en réalité radicalisé, converti au racisme anti-Blancs, à la cancel culture, au transgenrisme et à la déconstruction généralisée. Le Parti républicain lui-même n’était plus que “l’aile droite du régime diversitaire”, converti au mondialisme, au multiculturalisme, et soumis autant que la gauche au gouvernement des juges et à la domination de l’État profond.

L’élection de Trump, et plus encore son second mandat, bien plus révolutionnaire que le premier, est la résultante, explique l’essayiste, de plusieurs décennies de combat culturel qui virent converger un libertarisme renouvelé et un conservatisme soucieux de renouer avec les origines de ce courant de pensée. Côté libertarisme, Javier Milei, plus encore que Trump, incarne “une nouvelle classe politique insurrectionnelle, identitaire, antimondialiste et antibureaucratique”. Identitaire, parce que ce libertarisme, dont la figure intellectuelle de référence est Murray Rothbard, n’est pas seulement un individualisme exacerbé à la Ayn Rand, mais un “libertarisme enraciné” : c’est cette dimension enracinée qui lui a permis de faire une sorte de convergence des luttes avec un courant traditionaliste, soucieux après la chute du mur de Berlin de réinventer le conservatisme pour éviter qu’au “mondialisme athée” succède un “mondialisme démocratique” qui serait “sa poursuite par d’autres moyens”. Loin d’être une simple “dissolution de la politique dans la télé-réalité”, le trumpisme, porté par ces deux courants de fond, est bien une contre-révolution qui entend revenir sur les révolutions culturelles issues des radical sixties et restaurer une anthropologie traditionnelle : “Celle de l’homme faillible, limité, […] sachant le paradis sur terre impossible et pour cela attaché à un ordre politique contenant la tentation de la toute-puissance propre au pouvoir.”

​L’Europe, de son côté, s’obstine dans la direction inverse, bien qu’elle la conduise de toute évidence à son effondrement politique, civilisationnel et même psychique. Elle s’obstine à défendre “une anthropologie nouvelle : celle de l’homme illimité, autoengendré, devant s’épanouir en déconstruisant […] tous les repères”. Pour l’imposer, “l’État n’est plus ici considéré comme l’organisateur d’une société lui préexistant. L’État doit plutôt arracher la société au monde d’hier, et en fabriquer une nouvelle. C’est le travail de l’ingénierie sociale [qui] exige un contrôle social toujours plus grand”.

Mathieu Bock-Côté détaille les outils de cette ingénierie sociale : un État de droit détourné de sa fonction première de défense des libertés publiques pour devenir un instrument de confiscation de la souveraineté populaire au profit de la nomenklatura du régime diversitaire ; une pression constante sur les médias pour écarter tout récit s’éloignant de la vision idyllique de la société multiculturelle ; une répression de la liberté de pensée s’étendant désormais à la sphère intime ; des processus de contrôle social dont les restrictions liberticides de la période Covid ont constitué le laboratoire ; un changement de peuple qui, en dissolvant les identités nationales, vise à rendre tout retour en arrière impossible, au risque d’une islamisation que la naïveté diversitaire croit pouvoir contenir d’un “coup de baguette laïque”, et au risque que la “créolisation” ne conduise à la “crépolisation”, c’est-à-dire à l’anarchie et à l’ensauvagement généralisés. Mais comme le note Éric Werner, c’est le propre du système totalitaire, qui prospère sur le chaos : car “lui seul est en mesure de maîtriser l’ensemble des problèmes qu’il s’est lui-même ingénié à créer”.

​À cause de ce chaos qui vient de ce côté de l’Atlantique, Mathieu Bock-Côté conclut sur une note étonnamment pessimiste, se demandant si nous ne vivons pas “la fin du cycle de 1492”, qui ne serait qu’une parenthèse de centralité de l’Occident. Il rappelle pourtant que la fracture qui oppose les deux Occidents travaille aussi chaque société occidentale : ce qui veut dire que la contre-révolution trumpienne pourrait bien, sous une forme moins carnavalesque espérons-le, advenir aussi de notre côté de l’océan.

Les Deux Occidents,
par Mathieu Bock-Côté, 
aux Presses de la Cité, 
288 pages

Pourquoi l'extrême centre est antidémocratique - Mathieu Bock-Côté

Chapitrage :

 00:00:00 Pourquoi avoir écrit ce livre ? 

 00:04:19 L’ébranlement de l’ordre post-1989

 00:10:54 Anatomie de « l’extrême centre »

 00:21:16 L’hégémonie de la troisième voie 

 00:26:09 Le progressisme se sent assiégé 

 00:32:34 Mort programmée du « socle commun »

 00:38:12 Existe-t-il une élite de rechange en France ? 

 00:42:32 Contre culture, ou contre-élite ?

 00:49:36 Les tentations totalitaires 

 00:57:17 L’État grossit quel que soit le régime

 01:11:16 Différences culturelles France/Québec 

 01:19:50 Conseil de lecture de Mathieu Bock-Côté 

01:29:59 Pourquoi lire ?

 

Pour des raisons étonnantes, le « centrisme » comme catégorie politique bénéficie d’une sorte de présomption de modération. Pourtant, le New York Times avait démontré dès 2018 que, pays par pays, ceux qui s’identifiaient au Centre étaient les plus hostiles en moyenne à la démocratie.

Dans le fond, certains centristes se perçoivent comme neutres, scientifiques, et objectifs, renvoyant la Gauche et la Droite a des entités partisanes, biaisées, militantes. 

Cette conception de soi ne s’harmonise que difficilement avec l’acceptation du fait majoritaire.

Avec un bloc central agonisant, et sur la défensive, ces tendances antidémocratiques se radicalisent :
  • Élargissement constant et liberticide de la définition des « propos haineux » passibles de justifier la suppression de comptes numériques
  • Élargissement constant et liberticide de la définition de l’État de droit, au point d’en retourner le sens et de la rendre incompatible avec le fait majoritaire
  • La justification de l’annulation d’élections en Roumanie. Un précédent inédit.
Tout ceci favorisera évidemment un contrecoup populiste, des tensions inédites dans le pays, et des « extrêmes » — catégorie qui ne concernerait jamais le Centre — qui se placent en position idéale pour récupérer le fruit électoral.

Et ceux qui ont allumé l’incendie pourront ensuite se poser en pompiers, gardiens de la démocratie.

lundi 3 novembre 2025

« La messe n'est pas dite », appel à un sursaut culturel chrétien

Dans son nouveau livre, l’essayiste et président du Parti Reconquête se livre à un vibrant plaidoyer pour l’identité chrétienne de la France, sa seule voie de salut. En voici quelques extraits. 

Une compétition avec l’islam dans l’espace public 

Depuis le VIIe siècle, c’est l’islam qui déploie et incarne l’étendard d’un Orient toujours en quête de revanche contre l’Occident.

Mais l’Église ne veut rien entendre. Avec à sa tête, jusqu’à sa mort il y a quelques mois, un pape « pacifiste », comme on l’était lors des années 1930, elle s’est perdue dans une quête inlassable de complaisance et de compromis, et s’est obstinée à appeler ami ce qu’elle devrait reconnaître comme ennemi. De concession en concession, il est fait une place de plus en plus grande dans le paysage urbain de l’Occident, et donc dans l’imaginaire des populations européennes, à la religion islamique. Et donc à la civilisation islamique. De plus en plus de mosquées, d’écoles coraniques, de boutiques halal, de nourriture halal, de femmes voilées, d’hommes en qamis. Pour reprendre […] la terminologie de Fukuyama, les formes islamiques imprègnent peu à peu l’espace européen, tandis que les formes chrétiennes s’effacent et disparaissent.

En France, de nombreuses églises sont brûlées, vandalisées, pillées dans l’indifférence générale. En revanche, si la moindre mosquée, la moindre synagogue sont simplement taguées avec des mots insultants, c’est l’émotion générale, les autorités médiatiques, politiques, voire les représentants de l’État, sans oublier les autorités religieuses chrétiennes et juives, s’émeuvent, manifestent dans la rue. Seul l’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris a suscité une immense et intense émotion planétaire. Certains esprits y ont vu un avertissement divin, annonçant la fin de l’Europe chrétienne.

Quoi qu’il en soit, l’avenir de la chrétienté en Europe s’écrit en lettres de feu dans ce XXIe siècle de tous les dangers : des Européens de moins en moins chrétiens et de moins en moins nombreux, noyés au milieu de musulmans de plus en plus nombreux et de plus en plus musulmans.

Une alliance entre Juifs et catholiques

De plus en plus de Juifs et de plus en plus de catholiques ont pris conscience que seule leur alliance peut sauver la France et l’Europe d’une inéluctable et funeste islamisation. Ils ont compris qu’ils étaient liés par la même menace, celle que résume le fameux proverbe arabe : « Après le samedi, vient le dimanche ». Je parle bien d’une lutte contre l’islamisation, et non contre tous les musulmans. Ce n’est pas la rhétorique prudente. Des personnalités musulmanes, venues d’Algérie, comme les écrivains Kamel Daoud ou Boualem Sansal, sans oublier des réfugiés iraniens qui ont fui le régime islamique de Téhéran, et bien d’autres anonymes — Libanais survivants de la guerre civile, Algériens qui ont échappé aux milices du GIA pendant les années 1990, ou musulmans maghrébins ou africains qui apprécient le mode de vie laïque à la française, respectueux de la liberté individuelle — rejoindront ce combat pour l’identité française. Ils savent, eux, que seule une France française, c’est-à-dire à la fois chrétienne et laïque, peut les protéger de la pression familiale et communautaire qui les somme, non sans violence, d’être de « bons musulmans » et non pas des « sales Français ». Malheureusement, une grande partie de la jeunesse musulmane, née en France mais biberonnée, depuis sa plus tendre enfance, à la haine de soi française et à la culture du ressentiment colonial par l’école de la République et les médias de gauche, ne semble pas partager ce combat pour l’identité française.

Le clivage se situe aussi au milieu des catholiques français et européens. Les uns se sont engagés résolument dans la lutte pour l’identité de la France et de l’Europe, liant foi catholique et civilisation chrétienne. D’autres refusent de voir dans leur foi « une identité », même française et européenne, et s’accrochent aux plis d’une Église universelle (katholikos, καθολικὴ ἐκκλησία) et à son message humaniste.

[…]

C’est la sempiternelle querelle qui divise le christianisme depuis l’origine. Identité ou universalisme ? Une loi ou une foi ? Pierre (et Jacques) ou Paul ? Judéo-chrétien ou ami des gentils ?

On se souvient que l’universalisme humaniste de Paul a permis à la petite secte des adorateurs de Jésus de conquérir le monde romain sans armes, en quelques siècles seulement. Or, cette fois-ci, il ne s’agit pas de conquérir, mais de sauver. Pas d’attaquer, mais de défendre. Pas de gagner les cœurs, mais de sauvegarder les âmes. Après tout, saint Paul lui-même, l’homme des grandes ambitions et des grandes perspectives, ne méconnaît pas les nécessités de la protection de sa famille et de sa nation : « Si quelqu’un ne prend pas soin des siens, et en particulier de ceux de sa maison, il a renié la foi et il est pire qu’un infidèle. » Un pays ressemble beaucoup à une famille.

[…]

Pour survivre, la chrétienté européenne doit accomplir une […] révolution culturelle. Des évêques aux fidèles, tous doivent comprendre que l’humanisme abâtardi en humanitarisme et l’universalisme abâtardi en mondialisme nous tuent. Ils font le lit de l’islamisation de l’Europe et de la destruction du christianisme d’Europe, conduisant en quelques décennies à une inéluctable minoration démographique, qui entraînera une marginalisation culturelle et une soumission politique. Les peuples chrétiens d’Europe deviendront minoritaires sur leur propre sol : c’est le destin qui les guette s’ils refusent de renoncer à leur ingénuité universaliste. S’ils refusent de défendre dans le christianisme une identité, une culture, une civilisation. S’ils refusent de préserver les fameuses formes chrétiennes qui ont fait l’Europe et de les imposer à tous ceux qui vivent sur le continent européen. S’ils s’avèrent incapables de renouer avec leur vigueur, leur intrépidité, leur courage passé, à peine tempérés par les « paix de Dieu » et le message charitable des Évangiles imposés par l’Église, dans une sorte de catholicisme viril du Moyen Âge.

L’Église commence à muer

Un frémissement […] agite aujourd’hui notre vieille terre chrétienne d’Occident : les messes de rite traditionnel font le plein ; les évangéliques renouent avec le côté festif et liturgique du christianisme des origines, pour le plus grand plaisir d’assemblées de fidèles joyeux et enthousiastes ; le romancier français le plus célèbre, Michel Houellebecq, combat une législation autorisant l’euthanasie et clame sa quête de Dieu ; les Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) connaissent un grand succès populaire… Dans le même temps, les colonnes de jeunes gens pérégrinant sur les chemins ardus et caillouteux qui conduisent à la cathédrale de Chartres le lundi de Pentecôte s’étendent indéfiniment d’année en année : les 500 pèlerins de 1983 sont devenus, quarante ans plus tard, près de 20 000 qui proclament haut et fort l’encyclique de Pie XI : « Il faut chercher la paix du Christ par le règne du Christ. » À Lourdes, les églises sont submergées : 20 000 jeunes et adultes se sont fait baptiser à l’occasion du carême qui préparait à la Pâques de 2024 ; les jeunes hommes reviennent peu à peu dans les églises pour se faire baptiser, alors qu’ils avaient depuis des décennies fait place nette aux femmes, ce qui avait fait dire à l’écrivain Joseph Conrad à l’humour très britannique : « Dieu est pour les hommes, mais la religion est pour les femmes. » L’Église catholique de France commence à muer intelligemment en « une contre-société », tenant un contre-discours, refusant le dogme imposé par les lobbys féministes et LGBT et renouant le contact avec de jeunes hommes déboussolés par les coups de boutoir de l’idéologie de genre, alors que ses prêtres avaient, pendant des siècles, entretenu avant tout des relations avec les femmes.

Comme si le « grand remplacement » d’une civilisation par une autre, en cours dans tous les pays d’Occident — catastrophe plus irrémédiable encore qu’une défaite militaire —, associé a l’offensive woke, démolissant sans vergogne les réalités biologiques et anthropologiques les plus profondes, entraînait au sein de la jeunesse occidentale une réaction de survie, un réflexe commandé par la peur de disparaître : Qui suis-je ? Que dois-je défendre ? En quoi crois-je ? En qui puis-je espérer ? Qui peut me sauver ?


La Messe n’est pas dite, 

par Éric Zemmour, 
chez Fayard, « Pensée libre »,
128 pp.


États-Unis : l’enseignement de l’histoire amorce un retour à l’équilibre

Des programmes militants remis en question

Longtemps dominé par une vision « progressiste » de l’histoire et de la société, le monde de l’éducation américain vit aujourd’hui une profonde réévaluation.

Sous l’effet conjugué des pressions politiques, des controverses publiques et d’un ras-le-bol grandissant face à l’idéologie militante dans les écoles, plusieurs États et grandes institutions universitaires ont commencé à revoir leurs programmes — parfois à les retirer purement et simplement.

Dans de nombreux cas, il s’agit de corriger des excès idéologiques : des manuels centrés sur la « race », le « genre » ou le « colonialisme » sont mis de côté, tandis que les cours d’éducation civique ou d’histoire reviennent à des contenus plus factuels et moins polémiques.

Fin d’un cycle d’endoctrinement éducatif

La Californie, bastion démocrate, illustre bien cette inflexion.

Après avoir voulu rendre obligatoire un cours d’« études ethniques » au secondaire — discipline souvent militante, accusant l’Occident et Israël de colonialisme —, l’État a finalement suspendu son financement.

Désormais, les districts scolaires ne sont plus tenus d’offrir ce cours, et les enseignants de San Francisco doivent s’en tenir à un manuel unique, expurgé de tout contenu idéologique lié au conflit israélo-palestinien.

Ce recul marque un tournant symbolique pour un État longtemps à la pointe du militantisme éducatif. « Même les démocrates de centre gauche s’éloignent de ces idéologies gauchistes, devenues un handicap politique », résume le penseur conservateur Christopher Rufo. Selon ce militant conservateur qui a milité pour ces changements dans l’éducation, le retour au pouvoir de Donald Trump n’a qu’accéléré le mouvement du pendule. Depuis cinq ans, au moins 20 États ont adopté des lois encadrant les discussions en classe sur la race, le genre et l’histoire américaine.

Des institutions sous pression pour plus de neutralité

Le mouvement touche aussi le monde universitaire.

L’Université Brown, connue pour ses programmes d’éducation sociale, a fermé son programme “Choices”, utilisé depuis trente ans dans de nombreuses écoles secondaires.

Conçu à l’origine pour encourager la réflexion critique, le programme avait glissé vers une approche partisane, notamment dans ses modules sur le Moyen-Orient, accusés d’entretenir un biais anti-israélien.

Officiellement, l’université invoque des raisons budgétaires, mais des documents internes montrent que la baisse de la demande et les controverses autour de ses contenus ont pesé lourd dans la décision.

Les archives en ligne ont été effacées, et les plans de cours — représentant plus de 200 000 $ de matériel pédagogique — ne seront pas redistribués.

L’Anti-Defamation League (ADL), pourtant pilier militant du mouvement antiraciste américain, a elle aussi retiré des dizaines de leçons de son site.


Parmi les sujets supprimés : l’identité transgenre (voir ci-dessus), les microagressions, ou encore les stéréotypes de genre dans les jeux vidéo. Comme on peut le voir le programme cherchait à faire naître l'empathie envers les adolescents dits transgenres.

Officiellement, ces contenus sont « révisés », mais leur retrait marque un virage vers davantage de prudence et de neutralité dans le traitement des questions sociales.

Des enseignants désormais plus prudents

Même les organismes non partisans ressentent ce changement.

iCivics, plateforme d’enseignement fondée par l’ancienne juge de la Cour suprême Sandra Day O’Connor, note une baisse de fréquentation de certaines de ses leçons, notamment celles sur la séparation des pouvoirs ou la Constitution.

Les enseignants, craignant d’ouvrir des débats politiques houleux, se concentrent sur des documents primaires et des explications neutres, évitant de commenter l’actualité ou les personnalités politiques.

L’organisation encourage cette approche : enseigner le fonctionnement du gouvernement américain sans glisser dans le militantisme, en s’appuyant sur les textes fondateurs plutôt que sur les débats idéologiques du moment.

Un recentrage bienvenu

L’ensemble de ces évolutions traduit une prise de conscience croissante : l’école ne peut pas être un laboratoire d’expérimentations idéologiques.

Le rôle de l’enseignement de l’histoire et de la citoyenneté est d’instruire, non de militer.

Alors que la polarisation politique continue de diviser la société américaine, de plus en plus d’éducateurs, de parents et de responsables politiques appellent à un retour à la neutralité, au pluralisme et à la rigueur historique.

Ce recentrage, encore fragile, pourrait bien marquer la fin d’une époque où l’éducation servait d’instrument à des combats identitaires, au détriment de la transmission des savoirs et du sens civique.

dimanche 2 novembre 2025

Accords de 1968 entre la France et l'Algérie : les privilèges et les coûts

 
 Eric Zemmour a réagi aux récentes déclaration de monsieur Nunez sur l'Algérie. Il a dénoncé son positionnement et le fait qu'il allait se coucher devant ce pays ennemi qui cherche à nous coloniser et à créé le trouble en France. Eric Zemmour appelle à la fin des négociations avec l'Algérie et à la prise d'un rapport de force.
 

Billet du 30 octobre 2025

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Algérie : des porteurs de drapeaux berbères écopent de 6 mois de prison ferme. Une vingtaine de personnes avaient été arrêtées lors d'une manifestation le 17 septembre 2019 à Alger, dont une majorité pour avoir brandi des drapeaux berbères.