mercredi 8 janvier 2025

Femmes et mathématiques, un désamour tenace

Étude après étude, les experts constatent que les femmes choisissent beaucoup moins les mathématiques que leurs homologues masculins au cours de leur scolarité. En cause : injustice et stéréotypes pour les uns, répartition « naturelle » pour les autres.


En France, la différence de niveau entre les deux sexes dans le maniement des chiffres intervient dès l’école élémentaire et grandit au cours de la scolarité.

C’est bien la première fois que des chiffres effraient Polytechnique. En 2024, cette prestigieuse école d’ingénieurs a connu une baisse de son recrutement féminin, malgré de nombreux efforts de la direction. Seules 16 % d’étudiantes ont été admises, contre 21 % en 2023. Cette année, qualifiée de « très mauvaise » par la directrice de l’école, Laura Chaubard — première femme à sa tête —, a ainsi relancé le grand débat entre le rapport des femmes aux sciences, et plus spécifiquement aux mathématiques. Malgré toutes les politiques mises en place, d’où peut venir ce désamour tenace ? Cette question, qui devient rapidement politique, agite les passions et interroge un partage « sexuel » de la société.

« C’est le résultat d’un ensemble assez complexe de facteurs culturels, éducatifs et sociaux historiques », avance auprès du Figaro Dominique Rossin, directeur de l’enseignement et de la recherche à Polytechnique, pour expliquer les résultats de son école. Colette Guillopé, mathématicienne et militante pour la place des femmes dans les sciences, avance de son côté une grille d’explication politique, et surtout très concrète : « Le gouvernement dont Blanquer faisait partie avait rendu les mathématiques facultatives à partir de mars 2019 et forcément, cinq ans après, on en voit les effets », s’agace-t-elle. L’ancien ministre de l’Éducation nationale avait supprimé les mathématiques du tronc commun pour les élèves de première et terminale, suscitant l’ire de nombreux professeurs et de scientifiques.

Car l’une des conséquences de cette réforme était largement « prévisible », s’emporte Colette Guillopé : « On savait que beaucoup de filles ne choisiraient pas la spécialité mathématiques, et in fine, elles ne pourront donc pas aller en école d’ingénieurs ou dans les filières scientifiques. » La direction de l’x, elle-même, se soumet à cette explication :

« Aujourd’hui, dès le lycée, elles doivent choisir une spécialité mathématiques au lieu d’une orientation en première scientifique globale (les anciennes filières S très prisées, NDLR) », détaille Dominique Rossin. Avant la réforme du bac, les classes de terminale S comptaient presque une moitié de filles. En 2022, plusieurs études ont montré que ce taux avait drastiquement diminué dans la nouvelle spécialité maths : le pourcentage de fille pratiquant des maths intensives a ainsi baissé d’environ 10 points en seulement deux ans. « Il faut donc pouvoir accompagner, intéresser et motiver les futures candidates avant leurs choix d’options », déclare le directeur de l’enseignement et de la recherche à Polytechnique. Vaste programme.

Mais pour quelles raisons les filles choisissent-elles moins les maths que les garçons ? Pour comprendre les enjeux du débat, il faut revenir à l’enfance. En France, la différence de niveau entre les deux sexes dans le maniement des chiffres intervient très tôt. « Nous battons le record du monde de différence de performance entre les hommes et les femmes », tranche le physicien et professeur Étienne Klein. « On constate un décrochage des filles dès le CP », poursuit-il. Et ce, quel que soit « le niveau social de l’élève », « son lieu d’habitation » et s’il est inscrit « dans le privé, le public, ou encore dans des écoles spécifiques comme Montessori », précise au Figaro Thomas Breda, chercheur à l’école d’économie de Paris, au CNRS et à l’institut des politiques publiques.

« Ce qui est intéressant, c’est qu’au début du CP, il n’y a pas d’écart entre les filles et les garçons. La différence se creuse en seulement quelques mois et est déjà importante au début du CE1 », détaille le chercheur. C’est d’autant plus curieux qu’elle reste une réalité tout au long de la scolarité. D’après les classements Timss de ces dernières années, en CM1, l’écart entre les filles et les garçons ne cesse de se creuser à l’avantage des seconds : 6 points en 2015, 13 points en 2019 et 23 points en 2023. « Cela pointe le rôle de l’école primaire », conclut Thomas Breda. Mais que cela signifie-t-il concrètement ? « Le fait qu’il n’y ait pas d’écart en début de CP pointe vers plus de facteurs culturels que biologiques », analyse le chercheur. « Toute la société, les parents, les enseignants, tout le monde leur répète que les maths ne sont pas faites pour elles. C’est complètement intégré et ça arrive très tôt dans leur scolarité. Ainsi, dès qu’elles peuvent s’échapper du fait mathématique, elles partent », sanctionne Colette Guillopée. Les termes du débat sont posés, et en réalité déjà connus.

Pour certains experts et militants, la société ferait en effet croire à sa jeunesse qu’il existerait des matières féminines et des matières masculines. « Certains stéréotypes ont la dent dure, comme le fait que les mathématiques seraient de fait des domaines masculins, et que les sciences du vivant seraient davantage féminines », expose ainsi le directeur de l’enseignement et de la recherche à Polytechnique, Dominique Rossin. En résumé, les femmes seraient du côté du « care », du sensible, de l’autre ; quand les hommes seraient du côté du rationnel et de l’abstraction. « Elles sont par exemple beaucoup plus nombreuses en biologie, en médecine ou encore en droit, qui est aussi, je crois, une manière de s’occuper des autres », explique Colette Guillopé, ancienne présidente de l’association Femmes et mathématiques. « Hugo Duminil-Copin, lauréat de la prestigieuse médaille Fields, m’a raconté avoir entendu un élu breton confesser devant tout le monde : “Je suis nul en maths, c’est ma part féminine”, raconte Étienne Klein. C’est tout à fait révélateur. En France, il y a l’idée qu’il existe différents types de cerveau et, à 10 ans, un élève connaît la réputation qu’on donne à son cerveau et cela va déterminer son parcours scolaire. »

Mais pourrait s’ajouter à cela une difficulté supplémentaire. Les mathématiques sont en effet perçues comme sélectives, et donc, discriminantes. Et cette « sélectivité » affecterait davantage la performance des filles. « Les biais entre les garçons et les filles sont bien connus. Au collège, quand un garçon a 12 en maths, il pense qu’il est bon, une fille se dit qu’elle est mauvaise », résume le physicien Étienne Klein. Ce que prouve d’ailleurs une enquête de l’éducation nationale : à niveau de maîtrise égal, les filles ont tendance à se juger plus sévèrement que les garçons lors des évaluations, et particulièrement en mathématiques (84 % des filles ont confiance en elles en sixième contre 92 % des garçons). Et les conséquences de cette vision discriminante ont fait l’objet d’études. « Nous avons élaboré des tests pour évaluer la capacité de représentation dans l’espace ou encore la capacité d’évaluation des nombres. Toutes ces études de psychologie expérimentale montrent que les filles et les garçons ont les mêmes capacités à l’enfance », détaille la neurobiologiste et directrice de recherche honoraire à l’Institut Pasteur Catherine Vidal. « Si, maintenant, on s’adresse à une tranche d’âge supérieure, on constate de moins bonnes performances chez les filles par rapport aux garçons. »

Mais que se passe-t-il alors dans le cerveau ?

« Nous avons regardé quelles zones s’activaient pendant les tests de rotation mentale en trois dimensions (dans cette expérience, on montre un objet sur un écran vidéo en 3D, on le fait tourner et on demande à la personne qui subit le test de donner la position de l’objet en question) avec des IRM. Si, avant de faire le test, on affirme aux filles qu’elles sont proportionnellement meilleures que les garçons à ce test, on atteint un taux de 30 % d’erreur et on voit que ce sont les régions qui sont impliquées dans l’attention et la mémoire qui s’activent. Si, avant le test, on leur affirme au contraire que les garçons sont meilleurs : elles font 42 % d’erreur en moyenne et ce sont cette fois les zones des émotions qui se retrouvent impliquées. » Autrement dit, le fait de dire aux filles qu’elles sont mauvaises entraîne « une augmentation de la charge émotionnelle qui va interférer avec les processus cognitifs. Cela s’appelle “la menace du stéréotype” », détaille la neurobiologiste.

Mais pour Peggy Sastre, docteur en philosophie des sciences, cette insistance sur le niveau des femmes en mathématiques cache bien d’autres réalités. « À l’école, les filles sont en fait beaucoup plus polyvalentes que les garçons », tient à souligner la journaliste. Ce que confirment de nombreux chiffres sur le sujet. Elles sont plus nombreuses que leurs homologues masculins à obtenir le brevet sur une génération (91 % contre 85 %) ou encore le baccalauréat (84 % contre 75 %), d’après un rapport de l’éducation nationale de 2023. Si les filles sont donc plus faibles en maths pendant leur scolarité, elles sont meilleures que les garçons dans de très nombreuses matières, et notamment en lettres. « Comparativement, les garçons sont bien moins bons en français que les filles mauvaises en mathématiques. On a un souci global de décrochage des garçons qui désinvestissent l’école avec des problèmes de comportement », déplore le chercheur Thomas Breda. Qui poursuit : « Une grosse partie du problème vient d’ailleurs du fait que les garçons abandonnent les matières littéraires et, par conséquent, surinvestissent les sciences. »

Car les filles peuvent aussi faire le choix, par goût ou par désir, d’investir davantage d’autres matières. « Je ne sais pas si je parlerais de décrochage des filles en mathématiques, ce sont des tendances différentes propres aux filles et aux garçons. Les deux sexes n’excellent pas dans les mêmes domaines et ce n’est pas grave, soutient Peggy Sastre.

La grande divergence en termes scientifiques se résume par le fait que les femmes, en moyenne, en général sont davantage orientées “personne”, humain, et les hommes orientés “objets”, abstraits. » Pour étayer son propos, la journaliste s’appuie sur les résultats féminins en sciences dans les pays étrangers. Des études ont montré que, paradoxalement, plus le pays est développé, moins les filles s’engagent dans des études scientifiques. C’est ce qu’on appelle le « paradoxe scandinave », car, à l’origine, le phénomène a été constaté dans les pays du Nord. « En résumé, plus un pays se libéralise, plus le “gender gap” en maths se creuse », conclut-elle.

« Le gouvernement dont Blanquer faisait partie avait rendu les mathématiques facultatives à partir de mars 2019 et forcément, cinq ans après, on en voit les effets » Colette Guillopé mathématicienne

Pourquoi ? Car, dans les pays moins développés, « vous avez des contraintes économiques plus fortes en tant que femme, et vous allez privilégier une profession plus rémunératrice — ce qui est effectivement le cas des fonctions scientifiques quel que soit le pays. Vous faites ce choix, même si cela vous plaît moins, c’est un facteur d’indépendance », détaille Peggy Sastre. En une soixantaine d’années d’existence, seules deux femmes ont été récompensées de la médaille Fields : l’iranienne Maryam Mirzakhani (2014) et l’ukrainienne Maryna Viazovska (2022).

« Dans les pays libres, les femmes choisissent », soutient encore la journaliste, pour qui il n’est donc pas nécessaire de parler d’« injustice ». « Je regrette qu’on conspue cet écart. Une différence de distribution selon les populations et selon les sexes n’est pas un signe que quelque chose va mal et devrait être nécessairement corrigé. » Pour elle, l’explication entièrement culturelle ne tient pas la route. C’est une distribution « naturelle mais aussi culturelle, comme toujours ». « Il y a une base biologique, c’est évident, liée à la reproduction. » Difficile de démêler les aspirations profondes et inhérentes à chaque sexe des constructions sociales de sociétés multimillénaires. Une chose est sûre, les politiques mises en place pour attirer les filles portent difficilement leur fruit. L’égalité parfaite dans les différents métiers semble être une utopie. Car si les femmes sont encore trop peu nombreuses en école d’ingénieurs, laisseront-elles leur place aux hommes dans les facultés de médecine ou au concours de l’école nationale de la magistrature ?


Source : Le Figaro

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mardi 7 janvier 2025

Canada — Près de 5 millions de visas temporaires vont expirer en 2025. Combien de leurs détenteurs partiront ?


Ottawa peut-il résoudre le problème des millions de visas canadiens qui expirent ?

La moitié des Canadiens pensent désormais que des « déportations massives » sont nécessaires pour mettre fin à l’immigration clandestine. Que faire des nombreux résidents temporaires ?

Selon des documents gouvernementaux obtenus par l’opposition conservatrice, près de cinq millions de visas temporaires expireront en 2025, soit environ un résident sur dix du Canada.

« Nous n’avons pas fermé les robinets assez rapidement », a déclaré le mois dernier le ministre de l’Immigration, Marc Miller.

Il admettait ainsi que le gouvernement libéral, après avoir accru les taux d’immigration à des niveaux extraordinaires, avait mis trop de temps à ralentir la récente vague de nouveaux arrivants : trois millions en l’espace de trois ans seulement.

Et certains de ces nouveaux arrivants ont traversé la frontière américaine, à la grande indignation du nouveau président Donald Trump, qui menace d’imposer des droits de douane élevés si le Canada ne fait pas le ménage à sa frontière.

Bien qu’il ait admis son erreur et suggéré que des hélicoptères commencent à patrouiller le long des frontières internationales du Canada, M. Miller est loin de reconnaître que le Canada a colmaté les brèches de son système.

Les infrastructures ne parviennent pas à répondre à la demande de la population. Et, malgré les avertissements, de nombreux travailleurs invités et étudiants étrangers montrent à bien des égards qu’ils n’ont pas l’intention de partir à l’expiration de leur visa.

L’opinion publique canadienne est clairement dépassée. Selon un sondage de l’institut Angus Reid, la moitié des Canadiens pensent désormais que des « déportations massives » sont nécessaires pour mettre un terme à l’immigration clandestine. Et le soutien aux objectifs en matière d’immigration a diminué de moitié depuis 2019.

De nombreux Canadiens estiment que les logements, les soins de santé universels, les commissions des réfugiés, le marché du travail et les services sociaux du pays ne sont pas en mesure de faire face au stress démographique. Trump ajoute une pression politique externe depuis qu’il a été réélu.

Il faut faire quelque chose au Canada, mais M. Miller a déclaré qu’il comptait sur le départ volontaire des gens. En attendant, le nombre de personnes impliquées est stupéfiant, ahurissant.

En décembre, les conservateurs ont obtenu du ministère de l’Immigration des informations selon lesquelles le nombre de visas temporaires qui expireront en 2025 s’élève à 4,9 millions, soit plus d’un pour dix résidents du Canada.

Le gouvernement fédéral n’admet pas ce chiffre énorme, mais il a reconnu que les visas de 500 000 migrants temporaires avaient déjà expiré. Et ils n’ont pas quitté le pays.

Pendant ce temps, on ne sait pas où se trouvent 30 000 de ceux qui sont tenus de partir. Ils figurent sur la liste des personnes recherchées par l’Agence des services frontaliers du Canada.

Le chef de l’opposition, Pierre Poilievre, a déclaré sur les réseaux sociaux qu’il était scandaleux que les libéraux ne sachent pas combien de migrants restaient illégalement dans le pays.

Quant à M. Miller, qui tente de réparer les dégâts causés par les ministres de l’Immigration John McCallum, Ahmed Hussen et Sean Fraser, il patauge.

Au printemps dernier, M. Miller s’est engagé à réduire le nombre de travailleurs invités et d’étudiants étrangers dans le pays à 2,1 millions.

L’économiste Mike Moffatt, que le Premier ministre Justin Trudeau a fait venir à l’automne dernier pour présenter à son cabinet une mise à jour spéciale sur l’immigration, est l’une des nombreuses voix qui affirment que ce chiffre est encore trop élevé.

M. Moffatt estime que le nombre de personnes titulaires d’un visa temporaire devrait être progressivement ramené à un million. Cela permettrait de ramener lentement à zéro le taux de croissance démographique du Canada, qui s’élève à plus de 3 % par an.

Si l’on tient compte du fait que le taux de natalité des Canadiens n’est pas suffisant pour remplacer ceux qui meurent, M. Moffatt a déclaré que cela signifierait quand même que le Canada aurait une « approche favorable à l’immigration ». En effet, le pays accepterait environ 300 000 nouveaux résidents permanents chaque année.

Comment en sommes-nous arrivés à cette situation confuse, où le gouvernement admet que les chiffres sont incontrôlables et qu’il ne peut même pas retracer, et encore moins contrôler, les mouvements de centaines de milliers, voire de millions, de travailleurs invités et d’étudiants étrangers du pays ?

En 2019, Douglas Todd du Vancouver Sun avait écrit une chronique optimiste sur la façon dont l’Agence des services frontaliers du Canada allait mettre en place des « contrôles de sortie » pour remédier à la perméabilité tristement célèbre de nos frontières.

L’idée était que des contrôles de sortie appropriés augmenteraient la probabilité que les fonctionnaires attrapent des terroristes locaux, des individus qui profitent illicitement des soins de santé financés par les contribuables et, en particulier, des personnes qui dépassent la durée de validité de leur visa.

Le plan consistait à mieux suivre les personnes qui quittent le pays par voie terrestre, maritime ou aérienne, en utilisant des techniques déjà en place en Australie, aux États-Unis et dans l’Union européenne. Mais même si des contrôles de sortie améliorés ont été institués en 2019, ils n’ont pas permis d’obliger les gens à respecter les règles relatives à la durée de leur séjour dans le pays.

Le nombre de résidents non permanents (orange) entrant au Canada a grimpé en flèche ces dernières années. Nombre d’entre eux dépassent la durée de validité de leur visa. Source : Mike Moffatt

Pour ajouter au désordre, l’année 2024 a été marquée par une augmentation considérable du nombre de résidents temporaires - 130 000 — qui ont tenté de dépasser la durée de validité de leurs visas de travail et d’études en demandant le statut de réfugié. Ils n’étaient que 10 000 il y a moins de dix ans. La procédure de demande d’asile peut durer plusieurs années.

En réponse aux questions de la rédaction de Postmedia, l’ASFC (Agence des services frontaliers du Canada) a déclaré qu’elle faisait ce qu’elle pouvait pour contrôler et pénaliser les personnes qui dépassent la durée de validité de leur visa. Plus précisément, les fonctionnaires ont déclaré que, pour diverses raisons, ils ont émis plus de 3 700 « mesures de renvoi » en 2024, contre 1 517 en 2020.

Sam Hyman, avocat à la retraite spécialisé dans les questions d’immigration à Vancouver, a déclaré que le Canada, contrairement à de nombreux pays, n’a pas de contrôles d’immigration à la sortie qui exigent que tous les voyageurs qui partent fassent l’objet d’un contrôle et que leur départ soit confirmé. Cependant, il a ajouté qu’il y avait un certain degré de surveillance au passage de la frontière.

Richard Kurland, avocat de Vancouver et éditeur d’une lettre d’information mensuelle sur les migrations appelée Lexbase, estime que des contrôles d’entrée et de sortie plus rigoureux, bien qu’utiles, ne résoudront pas à eux seuls la crise frontalière du Canada.

Il s’inquiète plutôt du fait que le gouvernement déploie un certain nombre de stratégies pour éviter d’être tenu pour responsable de la crise migratoire, d’abord en la « niant », puis en faisant « diversion » et maintenant en la « reconditionnant », tout en faisant de nouvelles promesses.

Après que M. Trudeau a passé des années à accuser les détracteurs de ses politiques migratoires élevées d’être xénophobes ou racistes, M. Kurland a déclaré que M. Miller et lui-même avaient fait un virage à 180 degrés l’année dernière et avaient présenté un mea culpa, admettant qu’ils avaient dépassé les limites.

Cependant, ils ont ensuite aggravé leur maladresse en promettant une amnistie générale aux résidents temporaires qui dépassent la durée de validité de leur visa.

« Mais lorsque vous bénéficiez d’amnisties en matière d’immigration, pourquoi obéir aux règles, alors que tout ce que vous avez à faire est de vous cacher et d’attendre la prochaine amnistie ? », a déclaré M. Kurland. Après les critiques exprimées par le public, M. Kurland a déclaré que les libéraux ont dû retirer leur projet.

« Nous nous retrouvons avec la poule dans le python, a déclaré M. Kurland, et cette situation constituera une bombe à retardement en matière d’immigration pour celui qui remplacera le gouvernement Trudeau ».

Source : Vancouver Sun

France — Obtenons le financement public du libre choix


Le Vésinet, le 6 décembre 2024

 Chers amis,

Les écoles libres et indépendantes se développent à grande vitesse, avec une croissance de 10 % par an. Elles sont devenues un élément presque naturel du paysage éducatif français, mais il n’en a pas toujours été ainsi. Vous le savez, Créer son école, avocat inlassable de ces écoles depuis 20 ans, a une responsabilité certaine dans cet essor remarquable. Cela n’a été possible que grâce à vous, chers bienfaiteurs et amis, et à votre constant soutien moral et financier à notre association.

Plus le succès de ces valeureuses écoles est patent, plus les tracasseries administratives et les discriminations en tous genres s’abattent sur elles. Mais nous sommes sans cesse leur bouclier pour les défendre et amortir au maximum les coups qui les frappent, de sorte qu’elles continuent à se développer envers et contre tout. Citadelles de l’espérance, elles rendent le sourire à toujours plus d’enfants et leur transmettent notre précieux héritage européen : plus de 130 000 enfants bénéficient aujourd’hui d’une scolarisation dans l’une des 2 500 écoles libres et indépendantes de France !

Ces victoires, c’est grâce à votre mobilisation que nous avons pu les arracher, et je veux ici vous en remercier chaleureusement. Nous pouvons être fiers d’avoir tenu ensemble dans la tourmente, et d’avoir su développer ces écoles coûte que coûte. Mais nous pouvons faire plus. Nous pouvons faire en sorte que ce trésor qu’elles apportent bénéficie à bien plus d’enfants sur tout le territoire.

Nous seulement nous pouvons faire plus mais nous y avons même collectivement intérêt, parce qu’il ne suffit pas de former une élite morale et intellectuelle pour assurer l’avenir de notre pays. Bien sûr que c’est fondamental de forger des élites, pour tenir allumé le flambeau du génie européen. En quelque sorte, les écoles libres et indépendantes d’aujourd’hui jouent un rôle comparable à celui que jouèrent les monastères au Moyen-Âge, dans la sauvegarde et la transmission du patrimoine gréco-romain.

Mais il faut aussi apporter une solution accessible à tous les enfants, car la France ne demeurera la France que si notre culture et notre art de vivre sont inculqués à chacun de ses futurs citoyens. Et nous en sommes très loin.

Il n’est évidemment pas possible d’accueillir dans des écoles indépendantes tous les enfants qui sont dans l’école publique aujourd’hui. Et nous n’avons d’ailleurs pas les moyens de payer les frais de scolarité de 30, 50, 70 fois plus d’écoles qu’aujourd’hui, alors que l’État ponctionne des impôts toujours plus écrasants. En revanche, il est à notre portée de changer le mode de financement de notre système éducatif de sorte que l’argent public aille uniquement aux écoles plébiscitées par les parents. Il nous faut obtenir la mise en place d’un financement public des écoles publiques comme privées, qui dépendrait seulement du nombre d’enfants qui y ont été librement inscrits par leurs parents. C’est l’esprit du chèque éducation que l’on doit repenser pour l’adapter au contexte présent.

Nous n’y parviendrons pas en un seul jour, mais nous pouvons réussir, en conduisant une campagne résolue et bien organisée. D’autres États nous montrent la voie, à commencer par les Pays-Bas, le Danemark, la Suède, l’Irlande, ou certains États des États-Unis bien sûr.

L’introduction du financement public du libre choix de l’école fera faire de puissantes économies à l’État. Chaque enfant passant d’une école publique à une école privée fait économiser jusqu’à la moitié des dépenses publiques d’éducation. Dans le contexte budgétaire actuel, c’est vraiment un atout auxquels les hommes politiques ne peuvent qu’être sensibles. Notre pays n’a plus les moyens financiers de garder plus longtemps le système éducatif actuel qui est à la fois trop coûteux et pas assez performant. La méritocratie scolaire était le fondement du pacte républicain. Elle n’existe plus aujourd’hui, et tout le monde en convient. Il est urgent de permettre de nouveau aux élèves méritants d’origine modeste de s’élever socialement grâce à l’école. Et ce n’est pas simplement en renforçant l’autorité et la place des fondamentaux à l’école que l’on pourra relever notre école publique. Cela aurait pu suffire il y a… 40 ans, mais plus aujourd’hui, au regard de ce que sont devenus l’ensemble des acteurs éducatifs : les élèves bien sûr mais aussi leurs parents, les enseignants et, plus largement, tout l’écosystème éducatif. Nous ne pouvons plus faire l’économie d’une profonde restructuration de notre système d‘éducation français, et la voie de la réforme de son financement est la plus efficace pour y parvenir. Elle permettra aussi de redonner vie à la méritocratie en France.

Cette refonte du système éducatif par la réforme de son financement devra être préparée dans le détail et expliquée dans le cadre d’une campagne d’information et d’influence de longue haleine. Il y a urgence à lancer le chantier du libre choix de l’école sans plus tarder. Nous ne pourrons pas continuer bien longtemps à payer des impôts si lourds tout en payant ou soutenant par nos dons des écoles indépendantes de plus en plus nombreuses. C’est intenable.  

Il nous faut investir aujourd'hui avec détermination pour que demain, ce soient les impôts qui financent les écoles que les familles auront librement choisies. Il est temps d’allouer l’argent public à des écoles qui fonctionnent et qui confortent le rôle éducatif des parents. Non plus à des écoles publiques en faillite qui pèsent sur les finances de l’État sans pour autant offrir une instruction de qualité.

C’est le moment d’être audacieux et déterminés en lançant une puissante campagne d’influence qui aboutisse à l’adoption d’une loi donnant enfin aux familles le libre choix de l’école. Le pire qui puisse arriver à une vieille nation comme la nôtre est de baisser les bras, par lassitude, devant les grands chantiers politiques qui s’imposent.

Ne nous résignons pas. Seules les batailles qui ne sont pas livrées sont perdues d’avance. Rendons le pouvoir aux familles et aux contribuables. Nous le devons à nos enfants comme à nos ancêtres. Aidez-nous à faire campagne pour obtenir le financement public du libre choix de l’école.

Nous comptons sur vous. Nous avons deux à trois ans pour construire et mener à bien cette campagne. Si nous gagnons, vous n’aurez plus tant à dépenser en frais de scolarité pour vos enfants tout en payant des impôts écrasants pour financer une école publique en faillite. Soutenez-nous maintenant et vous réaliserez demain de fortes économies tout en rendant à notre pays une école dont il puisse être fier.


Faites sans tarder un don à Créer son école.


NB-1 : Créer son école continuera bien sûr, en parallèle, comme elle le fait depuis 20 ans, ses missions traditionnelles de soutien aux écoles libres et indépendantes, en les finançant, conseillant, défendant en justice, formant, mettant en réseau, etc.

NB-2 : Pour rappel, 66 % de votre don est déductible de votre impôt sur le revenu. Un don de 200 euros vous revient, après déduction, à 68 euros seulement.

Pour un don déductible au titre de l’IFI, vous pouvez soutenir la Fondation Kairos pour l’innovation éducative-Institut de France, que j’ai fondée pour conduire des actions complémentaires à celles de Créer son école, au bénéfice des enfants. En savoir plus : https://www.fondationkairoseducation.org/

dimanche 5 janvier 2025

Royaume-Uni — Comment le scandale des gangs de violeurs pédophiles a été étouffé

Les enfants victimes de viols ont été privés de justice et de protection par l'État afin de préserver l'image d'une société multiculturelle heureuse.

La décision de Jess Phillips, ministre de la Protection de l'Enfance, de bloquer une enquête publique sur les gangs de violeurs d'Oldham semble, de l'extérieur, presque inexplicable. Des enfants ont été violés et abusés par des bandes d'hommes, sans que les autorités ne les protègent.

Quelques-uns des violeurs pédophiles en bande musulmans d’Oxford


Un rapport sur les abus commis à Oldham a été publié en 2022, mais son mandat ne couvrait que la période 2011-2014. Les survivants de la ville ont déclaré qu'ils souhaitaient que l'enquête menée par le gouvernement couvre une période plus longue et qu'elle permette de combler les lacunes de l'enquête précédente. Dans sa lettre au conseil municipal, révélée par GB News, Jess Phillips a déclaré qu'elle comprenait la force des sentiments dans la ville, mais qu'elle pensait qu'il était préférable qu'un autre examen soit effectué au niveau local.

Il s'agit d'un scandale qui devrait être totalement élucidé et qui devrait faire l'objet d'une enquête de la part de l'État britannique dans toute sa puissance. Des voix allant d'Elon Musk à Kemi Badenoch [qui dirige le parti conservateur] se sont jointes aux appels à l'ouverture d'une enquête. Pourtant, le gouvernement semble curieusement réticent à enquêter sur les manquements des fonctionnaires.

Cette réticence n'est pas nouvelle. Dans tout le pays, dans les villes, dans nos rues et dans les institutions publiques conçues pour protéger les membres les plus vulnérables de notre société, les autorités ont délibérément fermé les yeux sur d'horribles sévices infligés à des enfants en grande partie blancs par des bandes d'hommes majoritairement d'origine pakistanaise.

Au fil du temps, des détails ont été révélés sur les abus commis à Rotherham, à Telford, à Rochdale et dans des dizaines d'autres endroits. Mais comme les histoires sont publiées au compte-gouttes et que les détails sont si horribles qu'ils en sont presque illisibles, l'ampleur du scandale n'a pas encore été révélée au public.

La souffrance des enfants

Le paragraphe suivant est difficile à lire. Mais vous devriez le lire, si vous le pouvez. Il est tiré de la sentence prononcée en 2013 par le juge Peter Rook à l'encontre de Mohammed Karrar à Oxford.

Mohammed a préparé sa victime « à un viol anal collectif en utilisant une pompe... Vous l'avez soumise à un viol collectif par cinq ou six hommes. À un moment donné, quatre hommes étaient à l'intérieur d'elle. Une balle rouge a été placée dans sa bouche pour la faire taire ».

Son histoire est horrible. Elle est loin d'être unique.

« On aime Laval. C’est comme si on était au Liban ! Il y a plus d’Arabes que de Québécois ici »

Elcy Hamzo, sa fille Maeven et son mari Charbel Kamel sont arrivés du Liban en mai dernier.


Pour Elcy Hamzo et sa famille, l’hiver québécois ressemble davantage à une scène de carte postale qu’à un défi. Installés à Laval depuis mai dernier, après avoir quitté le Liban, ils se préparent à vivre leur tout premier Noël sous la neige.

[...]

Laval ou le Liban du Québec (faux « multiculturalisme », vrai remplacement ?)

 « On aime Laval. C’est comme si on était au Liban ! Il y a plus d’Arabes que de Québécois ici », plaisante Elcy. 

Ce multiculturalisme [quel multiculturalisme puisque l'arabe domine... ?] est un atout pour son mari, Charbel Kamel, qui ne maîtrise pas encore bien le français.

« Ici, il est à l’aise avec la langue », souligne-t-elle.

La famille chrétienne libanaise ne manquera pas de compagnie pour les Fêtes.

« Toute ma famille est ici : mes parents, mes deux frères et leurs conjointes. Nous allons fêter ensemble et même passer deux jours à Québec. C’est trop joli là-bas », confie Elcy.

La décision de quitter le Liban a été provoquée par un évènement marquant : l’explosion au port de Beyrouth en 2020. Ancien pompier, M. Kamel a échappé de peu à cette tragédie qui a détruit des quartiers entiers et fait des milliers de victimes.

Si on a décidé de s’installer au Québec, c’est parce que mon frère était déjà là. J’ai aussi bien fait mes recherches, et j’ai vu que la vie est sécuritaire ici. Il y a un bon système scolaire, un bon système de santé. Les gens sont heureux. Ils se sentent en sécurité. C’est calme.

Le couple n’est pas arrivé les mains vides : il a décroché sa résidence permanente avant de mettre les pieds au Québec. Avec 20 ans d’expérience en comptabilité, Elcy a entrepris un diplôme d’études professionnelles (DEP) pour s’adapter au système québécois, en attendant la reconnaissance de son diplôme obtenu au Liban. Pendant ce temps, son mari, titulaire d’un baccalauréat en mathématiques au Liban, suit une formation en lancement d’entreprises [dans quelle langue puisqu'il ne maîtrise pas le français ?]

« Je veux aller jusqu’au bout, au CPA [comptable professionnel agréé]. C’est ce que j’aimerais avoir », affirme Elcy.

« On ne pense pas à retourner au Liban, ajoute Elcy. Ici, les enfants sont déjà engagés dans leurs études. Je ne vais pas les déraciner une deuxième fois. J’ai pris la décision définitive de venir ici et je suis heureuse. »

Source : La Presse, de Montréal

Douglas Murray sur les gangs musulmans violeurs, Tommy Robinson et ce qui cloche en Grande-Bretagne

Douglas Murray, essayiste et chroniqueur au Spectator, rejoint Freddy Gray, animateur de l’émission Americano et rédacteur en chef adjoint du Spectator. Cette semaine, la ministre travailliste britannique de l’Intérieur Jess Phillips a rejeté la demande du conseil municipal d’Oldham, qui souhaitait une enquête gouvernementale sur l’horrible scandale des gangs de conditionnement psychologique et de viols dans des dizaines de villes britanniques. Sa décision a suscité une véritable levée de boucliers : Elon Musk, propriétaire de 𝕏, a appelé à l’emprisonnement de Jess Phillips et à la dissolution du parlement par le roi. Les hommes politiques ont-ils sous-estimé la force de l’opinion publique au Royaume-Uni et aux États-Unis ? Douglas Murray et Freddy Gray évoquent également les émeutes de Southport qui se sont conclues par l’emprisonnement de manifestants trop peu politiquement correct et la libération de criminels pour faire de la place en prison pour les manifestants, les passants présents lors de ces manifestations et les twitteurs trop bruyants et trop francs. Ils se demandent pourquoi certains hommes politiques ne veulent pas affronter les problèmes de société au nom du correctivisme politique.

Transcription résumée de la vidéo de Douglas Murray ci-dessus.

Cela fait maintenant un quart de siècle que l’histoire des réseaux de violeurs enfle en Grande-Bretagne.

samedi 4 janvier 2025

Scandale des gangs sexuels pakistanais au Royaume-Uni

Voir également le texte de Mathieu Bock-Côté sur le même sujet paru dans le Figaro de samedi :
 
 C’est une histoire qui remonte à 2017 [note du carnet : bien plus tôt, nous en reparlerons]. On parlait alors des viols de Telford. À l’époque, l’Angleterre découvrait qu’au fil de nombreuses années jusqu’à 1 400 filles blanches [note du carnet : ainsi que des sikhes et hindoues, mais pas des musulmanes] de la classe ouvrière britannique avaient été mises en esclavage sexuel par des gangs pakistanais [et autres musulmans]. L’affaire vient de remonter à la surface, suite à différents rapports, dans une ampleur insoupçonnée, et domine de nouveau la vie politique et la presse britanniques. Les gangs pakistanais auraient en effet opéré dans la plupart des grandes villes britanniques. On parle même de plusieurs dizaines de milliers de jeunes filles, peut-être même davantage. La dimension « ethnique » de ces viols de masse ne peut être occultée, dans la mesure où elle était assumée, et rappelle que les femmes sont toujours les premières victimes d’une conquête, dans la mesure où la souveraineté nouvelle s’exerce d’abord sur leurs corps. Depuis les agressions sexuelles de Cologne, en 2016, chaque société occidentale aurait pu et dû le savoir, d’autant qu’elles ont chacune fait l’expérience à leur manière.

Pourtant, les autorités britanniques ont détourné le regard, quand elles n’ont pas cherché à enterrer l’affaire : elles craignaient, si ce phénomène était révélé, de susciter la haine raciale. Ce scandale à grande échelle fut au fil du temps présenté par la presse de gauche comme une théorie conspirationniste de droite. Ceux qui s’inquiétèrent de ces viols culturellement marqués furent accusés de racisme ou même envoyés subir des séances de rééducation diversitaire pour se guérir de leurs préjugés. Le gouvernement travailliste a récemment refusé d’ouvrir une enquête nationale sur la question, comme si ces viols organisés et publiquement dissimulés relevaient de la logique du fait divers ou n’avaient qu’une dimension locale. Ce refus compte pour beaucoup dans la réactivation politique de ce scandale. Plusieurs considèrent que cela donne raison à Enoch Powell, qui, dès avril 1968, avait annoncé dans un célèbre discours les ravages à venir de la société multiculturelle — il fut pour cela diabolisé et sa mémoire est encore aujourd’hui maudite, la simple évocation de son nom pouvant engendrer une polémique. Il est des hommes dont le crime fut d’avoir nommé la réalité trop tôt.

Ce n’est probablement pas sans raison non plus que l’histoire de Tommy Robinson remonte en même temps à la surface. L’activiste identitaire britannique, présenté comme un activiste d’« extrême droite », a été la cible de persécutions juridiques à répétition au fil des ans, sous de nombreux faux prétextes, qui font à bien des égards penser au sort des dissidents soviétiques. Robinson n’a rien d’un enfant de chœur, mais, derrière les reproches formels et valables qu’on peut lui adresser, on trouve surtout la volonté d’utiliser le droit pour mettre à l’écart un homme qui a voulu exposer le vrai visage du multiculturalisme britannique en dévoilant et visibilisant ces agressions. Elon Musk a d’ailleurs dénoncé récemment son emprisonnement, et plus encore, l’extrême sévérité des conditions de sa détention. Robinson incarne la situation de ceux qu’il faut bien appeler les nouveaux prisonniers politiques d’occident. Le slogan « Free Tommy Robinson » est désormais repris à l’extérieur du Royaume-Uni.

Son incarcération éclaire celle de certains manifestants de l’été 2024, condamnés pour avoir simplement partagé des « mèmes » polémiques remettant en question la viabilité de la société multiculturelle, au point où le gouvernement britannique a voulu libérer par anticipation certains criminels de droit commun pour faire de la place aux délinquants idéologiques, coupables de propos jugés haineux. Partout en Occident, les militants « identitaires », très souvent issus des milieux populaires subissant la diversité réelle, comme on parlait autrefois du socialisme réel, sont la cible d’une répression ciblée, qu’il est généralement mal venu de souligner, comme s’ils avaient en quelque sorte cherché leur mauvais sort. Qui rappelle que leurs droits élémentaires sont bafoués est accusé de complaisance pour l’extrême droite, cette catégorie servant encore une fois à marquer ceux qui doivent être mis au ban de la communauté politique.

Les sociétés occidentales se veulent aujourd’hui particulièrement sensibles aux violences sexuelles, mais elles ne le sont vraiment que lorsqu’elles peuvent mettre en cause leur supposé « patriarcat ». Les violences issues de la diversité sont plutôt passées sous silence, ou même carrément niées, d’autant qu’elles révèlent que la sécurité et la liberté des femmes sont le prix à payer pour la poursuite de l’aventure multiculturelle. Le jusqu’au-boutisme idéologique pousse même le régime diversitaire à se retourner contre les lanceurs d’alerte ou, plus encore, contre ceux qui la subissent directement et n’acceptent pas d’en être les victimes sacrificielles.

Voir aussi
 
 
 
 
 

Marcelo Gullo Omodeo : « Il n’y eut pas d’invasion espagnole de l’Amérique mais une libération »

La trilogie que le politologue Marcelo Gullo Omodeo consacre à la conquête de l’Amérique latine a ouvert en Espagne un immense débat sur l’historicité de la légende noire. Entretien paru dans Le Figaro Histoire de décembre 2024. Le point de départ de la colère de Marcelo Gullo est l’injonction d’Andres Lopez Obrador au roi d’Espagne, en 2019. Le président du Mexique demanda à Philippe VI d'Espagne de présenter les excuses de son pays pour la conquête du Mexique par Hernan Cortés en 1519.

Marcelo Gullo Omodeo n’a pas une goutte de sang espagnol dans les veines : ses quatre grands-parents étaient italiens, et ils ont émigré en Argentine à partir des années 1930. Consacré à la légende noire de la conquête de l’Amérique latine, son livre Ceux qui devraient demander pardon se présente pourtant comme un plaidoyer en faveur de l’Espagne comme il n’en existe aucun autre. « Dans le cadre du “tribunal de l’histoire”, l’Espagne a été jugée par des juges partiaux à l’aide de faux témoins », écrit-il dans son introduction.

Scène sacrificielle du Codex Laud, un manuscrit mazatèque conservé à Oxford (Royaume-Uni). Ce codex précolombien détaille l'initiation des prêtres. C'est le mieux conservé des manuscrits précolombiens, la plupart des peintures étant en parfait état.

vendredi 3 janvier 2025

Acquittement de Salvini : la fin du gouvernement des juges en Union européenne ?

L’acquittement de Matteo Salvini (ci-dessous) dans l’affaire Open Arms a suscité de nombreuses réactions en Italie, en Europe et même aux États-Unis grâce à Elon Musk, marquant un tournant important dans le débat sur la politique migratoire.

En août 2019, 147 migrants irréguliers à bord du navire Open Arms d’une ONG espagnole ont été secourus en Méditerranée, hors des eaux italiennes. Salvini, alors ministre de l’Intérieur, avec l’accord de son gouvernement dirigé par Conte (centre gauche), avait refusé l’accès au port, appliquant sa politique de ports fermés.

LA TEMPÊTE OPEN ARMS : SALVINI NAVIGUE-T-IL EN EAUX TROUBLES

L’ONG a persisté à rester dans la zone pendant 19 jours, refusant toutes les alternatives proposées, y compris des ports sûrs en Tunisie, en Espagne ou à Malte. Les autorités italiennes avaient vérifié l’état de santé des migrants et en avaient pris en charge plus de 80 nécessitant des soins médicaux.

Comme souvent en Italie, un juge s’est saisi de cette affaire concernant un homme politique. Le procureur avait demandé une peine de six ans de prison pour Salvini, l’accusant d’enlèvement de personnes et de refus d’actes officiels. Cette bataille juridique a été largement perçue comme une chasse aux sorcières politique délibérément provoquée, déclenchée par la magistrature de gauche en réponse à la position ferme de Salvini sur l’immigration illégale et la traite des êtres humains, dans lesquelles les ONG sont souvent considérées comme complices.

Les navires des ONG opérant en Méditerranée ont souvent été décrits comme l’un des plus importants facteurs d’attraction facilitant l’immigration illégale vers l’Europe. Ils ont été observés à de nombreuses reprises patrouillant juste en dehors des eaux territoriales africaines et collaborant avec des passeurs lors de leurs sauvetages avant de transporter directement les migrants vers les ports de l’UE, malgré la proximité de destinations non européennes. En 2016, Fabrice Leggeri, alors directeur général de Frontex (à présent député européen), l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes, a fait une déclaration concernant les ONG impliquées dans les opérations de sauvetage en Méditerranée, en suggérant que leurs activités constituaient un travail de taxi pour les migrants, agissant comme un facteur d’attractions et encourageant potentiellement plus de personnes à tenter la dangereuse traversée.

JUSTICE À LA BARRE : LE CAPITAINE SALVINI ACQUITTÉ

Ce 20 décembre, le tribunal de Palerme a jugé que les faits n’existent pas, acquittant Salvini des accusations d’enlèvement de personnes et de refus d’actes officiels. Le juge a estimé que la conduite de Salvini était régulière, soulignant que le navire n’était pas séquestré et qu’il aurait pu se rendre dans un autre port proposé.

Cette décision a été saluée par les alliés politiques de Salvini. La présidente du Conseil Italien, Giorgia Meloni, a déclaré que la défense des frontières Italiennes ne pouvait jamais constituer un crime. Cependant, la gauche italienne et les défenseurs des droits des migrants continuent de considérer Salvini comme moralement coupable.

Cette décision représente un précédent juridique significatif pour le gouvernement Meloni, validant la politique de « ports fermés ». Elle soulève des questions sur l’utilisation des procès comme arme politique et sur le rôle des magistrats dans le débat sur la protection des frontières et la gestion de l’immigration irrégulière.

MUSK SUIT L’AFFAIRE : UN X-TRA DE SOUTIEN POUR SALVINI

Avant le verdict, Musk, l’homme le plus riche du monde, a qualifié de fou le fait que Salvini soit sur le banc des accusés pour avoir défendu les frontières de son pays. Il estimait absurde de poursuivre l’ancien ministre de l’Intérieur pour avoir simplement appliqué la loi et protégé les frontières Italiennes. Cette prise de position inattendue a attiré l’attention des médias internationaux sur l’affaire. Après l’annonce de la relaxe de Salvini, l’homme qui pèse 440 milliards de dollars a réagi de manière concise, mais enthousiaste en postant simplement le mot Bravo ! sur son compte X Cette réaction laconique, mais positive montre que le milliardaire américain approuvait la décision du tribunal de Palerme d’acquitter Salvini.

L’implication d’Elon Musk dans l’affaire Salvini soulève une question intrigante : pourquoi un homme aussi occupé, basé en Amérique, se préoccupe-t-il autant de la politique migratoire italienne ? Cette attention n’est pas isolée, comme en témoignent ses commentaires sur diverses questions politiques européennes, notamment en Allemagne. L’intérêt de Musk pour les affaires européennes s’explique par sa vision globale des enjeux politiques et sociétaux, en phase avec celle de Donald Trump. Son engagement dans ces débats reflète une volonté d’influencer les discussions internationales sur l’immigration, la souveraineté nationale et la liberté d’expression, des thèmes qui lui tiennent à cœur.

Récemment, on a vu plusieurs fois Musk aux côtés de Giorgia Meloni, lul apportant ainsi son soutien pour sa détermination. Malgré l’ostracisme des médias subventionnés, Meloni est devenue une figure de proue de la politique européenne, adoubée par deux des hommes les plus influents des États-Unis. Cette contestation s’est à nouveau manifestée de manière éclatante lorsque le MR [le parti libéral belge de centre droit] s’est abstenu lors du vote d’investiture de la nouvelle Commission européenne, en raison de la présence en son sein d’un vice- président, Raffaele Fitto, proposé comme commissaire par Meloni.

Dans l’affaire Salvini comme dans son soutien à Meloni, Musk a osé clamer haut et fort ce que de nombreux Italiens pensaient tout bas, muselés par le carcan du politiquement correct qui paralyse l’UE, orchestré par des médias aux mains de la gauche bien-pensante et même des partis du centre droit. Cependant, l’absurdité dénoncée par Musk s’est retournée contre ces magistrats politisés, qui ont franchi la ligne rouge en évoquant un « enlèvement ». Non seulement ils ont perdu leur procès, mais ils ont surtout anéanti leur crédibilité. Cette déconvenue judiciaire semble annoncer le crépuscule de l’ère du gouvernement des juges en Europe, tout en présageant la fin de la diabolisation systématique dont a longtemps pâti la droite italienne. Ce dénouement pourrait bien marquer un tournant dans la perception de Giorgia Meloni et de son parti, les Frères d’Italie.

Source : Le Pan, Bruxelles

Remise de signatures à Québec le 9 décembre dernier contre le controversé volet sexualité du programme Culture et citoyenneté québécoises

Remise de signatures à Québec le 9 décembre dernier, au ministre de l'Éducation, contre le programme scolaire controversé Culture et citoyenneté québécoises, exposant des enfants dès l'âge de six ans à des contenus sexuels inappropriés et à des idéologies de genre déroutantes.

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